À l’intérieur de l’expédition française
Après une pause de démarrage causée par la pandémie, Wes Anderson est de retour avec The French Dispatch, le dernier opus de sa marque de cinéma décalée et très stylisée. Décrit comme une « lettre d’amour aux journalistes », le film suit un groupe de contributeurs expatriés au journal français Dispatch of the Liberty, le Kansas Evening Sun, alors qu’ils se démènent pour obtenir le dernier numéro en ligne.
Le film s’articule autour d’une géographie d’une estampe, dans la ville française fictive d’Ene-sur-Place au nom ironique, cadre de notes telles que « Ene se lève soudainement le lundi matin ». Malgré les connotations sombres du site, l’équipe de French Dispatch veille à ce que des drames se déroulent sur chaque page.
Les histoires qu’ils écrivent dans les vignettes nous en disent autant sur le livre que sur les sujets qu’ils abordent. Il s’agit notamment de l’excentrique critique d’art J.K. L. Berensen ; Lucinda Krementz, journaliste d’investigation à la lèvre supérieure raide ; journaliste de voyage enthousiaste Herbsaint Sazerac; et l’écrivain culinaire Roebuck Wright, qui a le don d’un goût extraordinaire et d’une mémoire typographique.
L’édition au cœur du film est basée sur The New Yorker, en s’appuyant sur des histoires vraies et le personnel du magazine. Par exemple, le rédacteur en chef du journal français Dispatch Bill Murray Arthur Howitzer Jr. s’est inspiré du fondateur et rédacteur en chef de New York, Harold Ross, avec une touche de son successeur, William Shawn.
« Nous voulions que les deux bureaux des scénaristes (ainsi que Hotzer) nous en disent long sur le genre de personnes qu’ils sont », explique Erica Dorn, la graphiste principale du film, qui a travaillé en étroite collaboration avec le chef décorateur Adam Stockhausen.