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Coronavirus: comment le discours scientifique a évolué depuis le début de la pandémie

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REVIREMENTS – Entre son origine, sa propagation et son traitement, il reste encore de nombreuses interrogations autour du coronavirus. À tel point que certaines idées, écartées ou qualifiées de fausses au début de la pandémie, sont désormais crédibles, et vice versa. Concentrez-vous sur ces inversions qui se sont produites au cours de la recherche.

Ce sont ces quelques contradictions qui ont semé la confusion. Et aujourd’hui, nourrissez certains esprits conspirateurs. Alors que l’Europe connaît une résurgence de l’épidémie, les informations sur Covid-19 sont désormais très différentes de celles que nous avions lors de la première vague. C’est par exemple le cas de l’origine du Covid-19, dont les nombreuses inconnues alimentent les théories sur l’impact de l’homme dans son apparence. Mais aussi sur l’efficacité du port du masque, dont les nombreux écarts entre la première et la deuxième vague ont continué à donner de l’ampleur au mouvement de « anti-masquesPlus récemment, c’est la contagiosité des enfants qui a semé le trouble. Sur ces trois sujets, des déclarations jugées fausses au début de l’épidémie se sont finalement avérées crédibles ou avérées. Certains chiffres ne manquent pas de le faire. Saisir pour discréditer discours politique et scientifique.

La thèse de l’accident de laboratoire: plus si farfelue

Il a un peu moins d’un an, le pangolin, ce petit animal sauvage, a été présenté comme le suspect idéal dans la propagation du Covid-19. Vendu sur le marché de Wuhan, première épidémie de la maladie, le mammifère à écailles a longtemps été soupçonné d’avoir été l’hôte intermédiaire. Celui qui aurait permis la transmission du virus de la chauve-souris à l’espèce humaine. Bien que les scientifiques n’étaient pas formels à l’époque, ils ont vu dans cette thèse l’explication principale. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. En particulier parce que, comme le note le virologue Etienne Decroly, « le taux d’identité entre les séquences SARS-CoV-2 et celles obtenues à partir du pangolin n’est que de 90,3% « . Un numéro « bien inférieurs aux taux habituellement observés entre les souches infectant les humains et celles infectant l’hôte intermédiairePar exemple, le génome du SRAS-CoV, responsable du SRAS au début des années 2000, était identique à 99,5% à celui de la civette, ne laissant aucun doute sur l’origine de la contamination.

Désormais, si les chercheurs ne savent toujours pas avec certitude comment le virus a pu être transmis à l’espèce humaine, ils proposent de nouvelles explications. Y compris celui d’un virus issu d’un laboratoire. Pourtant, depuis des mois, cette thèse a été qualifiée de fausse. En particulier parce que plusieurs personnes accusaient à l’époque l’Institut Pasteur d’être à la source. Si la fondation française n’a toujours pas de lien avec ce virus, la thèse de l’accident de laboratoire n’est finalement pas exclue.

Le spécialiste des virus émergents au CNRS de Marseille expliquait le 27 octobre qu’il serait possible que « Le SRAS-CoV-2 est issu d’un virus de chauve-souris isolé par des scientifiques lors de collectes de virus et qui se serait adapté à d’autres espèces lors d’études sur des modèles animaux en laboratoire« . Laboratoire dont il se serait alors échappé accidentellement. »Tant que nous n’avons pas trouvé l’hôte intermédiaire, cette hypothèse d’évasion accidentelle ne peut être écartée par la communauté scientifique.. « Un axe de réflexion parmi tant d’autres qui ne le fait pas »peut être comparé à une thèse de complotIl est à noter que la littérature scientifique ne fait en aucun cas référence à un virus fabriqué par l’homme.

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Si l’origine du virus, encore inconnue, nourrit de nombreux fantasmes, les retournements de mesures sanitaires ont également semé la confusion dans de nombreux esprits. C’est particulièrement le cas des théories sur l’aéroport. Rappelez-vous, au début de l’épidémie, le gouvernement a continué à en appeler à quelquesgestes de barrière« très simple: lavez-vous les mains, évitez tout contact et gardez une distance d’un mètre. En fait, jusqu’en mars, on estimait que le virus n’était pas forcément contagieux dans l’air. Réduire le contact aurait suffi pour éviter la contagion, mais les scientifiques ont depuis convenu que le virus se propage dans l’air, où il peut rester en suspension.

Un revirement qui alimente de fausses informations, comme celle partagée en octobre dernier par la députée Martine Wonner. Elle a assuré à tort à l’Assemblée nationale que le Covid-19 n’était transmis que par «manuportage», citant les autorités sanitaires américaines.

Le masque, catalyseur de fausses informations

Cette nouvelle connaissance du virus est la raison pour laquelle les autorités sanitaires ont ajouté aux trois gestes barrières deux nouvelles consignes: aérer les lieux fermés et porter le masque. Et c’est ce qui nous conduit à un troisième malentendu dont on ne cesse de parler. Encore cette semaine, un vidéo partagée plus de 11000 fois sur Facebook a dénoncé le « incohérences et contradictions » tous les deux dans « politique que scientifique« dans la lutte contre l’épidémie en France. L’extrait remet notamment en cause le discours du ministre de la Santé, Olivier Véran, et de son numéro 2, Jérôme Salomon. Tous deux assurés au printemps, au milieu de la première vague épidémique, que le port d’un masque dans la population générale n’était pas souhaitable. « Les masques sont inutiles si vous n’êtes pas malade« , affirme le ministre en répétant que »l’utilisation du masque dans la population générale n’est pas recommandée et n’est pas utile« .

Un discours en rupture totale avec celui d’aujourd’hui, qui s’accompagnait de l’obligation de porter cette protection en tous lieux clos. Si ce revirement est réel, il ne fait que suivre les progrès de la recherche, y compris celle sur l’aéroport. À l’époque, le ministère ne se conformait en fait qu’aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, qui ont depuis considérablement évolué.

Cette question des masques et de leur efficacité est au cœur de beaucoup de fausses informations. Y compris encore un autre qui s’avère finalement correct. Si les autorités sanitaires estimaient au printemps dernier que c’était globalement une fausse bonne idée de laver les masques chirurgicaux, l’UFC-Que Choisir a finalement montré ce mercredi 11 novembre que ces protections peuvent être lavées et réutilisées dix fois.

Enfin, la contagiosité des enfants reste parmi les sujets qui soulèvent le plus de questions. Considérés comme de super contaminants au début de l’épidémie et donc pas du tout dangereux, les travaux scientifiques peinent à montrer leur impact dans la propagation du Covid-19. Pour rappel, lors de la première vague en France, la toute première mesure prise a été la fermeture des écoles. On pensait que les enfants étaient de grands transmetteurs de germes. Enfin, une étude est venue montrer qu’ils n’étaient pas contagieux. Avant qu’un troisième ne révèle en juillet que s’ils étaient rarement symptomatiques, ils pourraient bien être porteurs du virus.

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Plusieurs inconnues persistent sur de nombreux sujets, dont la question de la contagiosité des plus jeunes. S’il y a un certain consensus scientifique autour de quelques points, d’autres devront encore être modifiés. Comme la science et ses connaissances, qui continuent d’évoluer.

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Delphine Perrault

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