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Une nouvelle espèce de ver plat envahit les Antilles françaises

Un ver. – Pixabay / Blickwinkler

Une nouvelle espèce de vers plat envahissante d’Amérique du Sud a été récemment découverte Guadeloupe et en
Martinique. Selon une étude publiée ce lundi dans la revue PeerJ, il représente une menace potentielle pour le
la biodiversité à partir du sol,

De taille imposante (12 à 15 cm), l’espèce « Amaga expatria », qui ressemble à une banane coupée dans le sens de la longueur, a été décrite pour la première fois en 2005, à partir de seulement deux spécimens récoltés aux Bermudes. . Elle était «probablement d’Amérique du Sud». Elle était une «extraterrestre» aux Bermudes! », Explique Jean-Lou Justine, professeur au Muséum national d’histoire naturelle, qui a dirigé l’étude.

Transport responsable des plantes?

Personne n’en avait plus entendu parler, jusqu’à ce qu’une initiative de science participative permette de le repérer vingt fois en Guadeloupe et en Martinique: dans leurs jardins ou lors de sorties en forêt, des passionnés de sciences naturelles collectaient des «vers bizarres» dont ils envoyaient des photos et des spécimens au laboratoire du Musée. Des techniques moléculaires de nouvelle génération ont permis de caractériser le génome mitochondrial de l’espèce et de montrer qu’il est bien le même que celui décrit aux Bermudes.

Comment at-elle atterri sur ces îles? Le vecteur probable est le transport des plantes. «Quelqu’un, en Amérique du Sud, a sans doute envoyé un pot de fleurs habité par cette espèce sur une île des Antilles, puis il s’est répandu», suggère le zoologiste. L’espèce Amaga expatria appartient au genre Amaga, très présent autour de la Colombie. Il existe une cinquantaine de genres sur les quelque 300 espèces de la famille des vers plats (qui ne sont pas tous envahissants).

Aucune preuve de prolifération

Et grâce aux études moléculaires, on connaît sa proie: les vers de terre et un petit escargot local, le Bulime octoné. En tant que prédateur des animaux du sol, Amaga expatria représente donc une menace potentielle pour la biodiversité: «Dans le sol, il y a une faune locale qui joue un rôle. Si vous ajoutez un énorme prédateur qui mange de tout, cela crée un déséquilibre », explique Jean-Lou Justine.

Cependant, on ne sait pas encore combien d’expatriés Amaga mange chaque jour. «Mais nous pensons qu’elle mange proportionnellement à sa taille, spectaculaire. Si vous mettez un loup dans une bergerie, vous n’avez pas besoin d’être un grand scientifique pour savoir que le nombre de moutons diminuera », commente-t-il.

Il n’y a pas non plus encore de preuves que le bogue ait déjà proliféré, mais le fait qu’il ait été identifié dans une vingtaine d’endroits différents n’est pas un bon signe, selon le chercheur. Ce dernier s’attend à une augmentation des rapports dans les mois à venir. Il est presque impossible de se débarrasser de ces créatures. Mais pour ralentir leur expansion, «on peut déjà éviter le transport des pots de fleurs», conclut-il.

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Delphine Perrault

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