Recep Tayyip Erdogan dépose une plainte pour « insulte » contre le député néerlandais Geert Wilders
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a chargé mardi 27 octobre son avocat de porter plainte auprès du parquet d’Ankara contre Geert Wilders, le chef de la droite populiste néerlandaise. Le président estime avoir été diffamé et insulté par le chef du Parti pour la liberté (PVV), qui avait posté plusieurs messages et caricatures sur Twitter ce week-end.
Dans l’un d’eux, M. Erdogan était représenté avec une casquette en forme de bombe, rappelant un dessin du prophète Muhammad publié plus tôt au Danemark. Le logo du Parti de la justice et du développement (AKP) ornait la casquette et les mots « Terroriste » apparaissaient sous la caricature.
Insulter le chef de l’Etat est puni depuis 1926 en Turquie et peut entraîner une peine maximale de quatre ans de prison. Selon le journal turc Un jour, quelque 29 000 personnes auraient été poursuivies sur cette base en 2019. En septembre, une plainte a été déposée contre quatre journalistes du quotidien grec La démocratie. Leur journal avait publié une photo du président avec une phrase en turc signifiant « Va te faire foutre, M. Erdogan ». Selon les autorités d’Ankara citées par l’agence de presse d’Etat Anadolu, M. Wilders aurait «A porté atteinte à l’honneur du président et ciblé sa personne, sa dignité et sa réputation».
Mardi matin, le politicien néerlandais a réagi en appelant le président turc » perdant « . Une réponse au ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavusoglu, qui a déclaré ce week-end que « Les perdants racistes de l’Europe » montré « Leur vraie nature » jouer avec l’islamophobie.
« Le monde à l’envers »
M. Wilders a poursuivi sa diatribe sur Twitter: « Donc, l’homme qui me traite de fasciste et qui a parlé des Pays-Bas comme d’un pays fasciste et d’une survivance du nazisme porte plainte contre moi? » C’est le monde à l’envers. » Il y a quelques mois, le leader du PVV a appelé l’OTAN à expulser la Turquie de ses rangs.
Le député et leader du PVV, qui vit sous haute protection depuis seize ans et multiplie les critiques de l’islam, a été particulièrement visé par la presse officielle turque à l’occasion de la querelle entre Ankara et Paris et de la multiplication des insultes du président Erdogan. contre son homologue français.
Lundi, le quotidien pro-Erdoğan Sabah quotidien a publié un article illustré d’une photo du président français et du député néerlandais, avec pour titre «Macron et Wilders, les deux visages de la haine et du racisme en Europe». Selon le régime, les mesures envisagées en France contre « Séparatisme islamiste » encouragera le racisme et la xénophobie.
Vous avez 15,06% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.