Economy

Après une lourde amende, Cooperl menace de fermer des usines

Le Cooperl est le numéro du porc en France. – FRED TANNEAU AFP

  • Fortement sanctionné dans l’affaire du « cartel du jambon », la Cooperl menace de fermer plusieurs de ses usines en Bretagne.
  • Numéro un du porc en France, la coopérative bretonne emploie 7 200 personnes.
  • Selon Cooperl, sa condamnation est fondée sur un « faux document ».

L’industrie alimentaire tremble en Bretagne. Les tremblements viennent de Cooperl, la coopérative bretonne numéro un
porc En France. Condamné à une amende de 35,5 millions d’euros par l’Autorité de la concurrence
dans le cas du « cartel du jambon », Cooperl envisage maintenant de fermer plusieurs de ses usines. « Je ne fais pas de chantage, nous jouons notre survie », a déclaré mardi lors d’une conférence de presse Emmanuel Commault, directeur général du groupe coopératif qui emploie 7 200 salariés, principalement en Occident.

Mi-juillet, douze fabricants de jambon et charcuterie avait reçu 93 millions d’euros de pénalités pour les accords sur les prix entre 2010 et 2013. L’exécution de cette sanction n’a pas encore été exigée par l’Autorité, selon le groupe, qui l’attend pour fin octobre. La sanction la plus forte est la Cooperl, basée à Lamballe (Côtes-d’Armor), qui a défendu son innocence lors de la procédure et a fait appel.

« Nous sommes pratiquement en faillite »

Il est notamment critiqué pour avoir échangé avec d’autres fabricants de jambon cuit entre 2010 et 2012 « pour se consulter sur les offres de prix à proposer, notamment en réponse aux appels d’offres de la grande distribution », selon le texte de la décision . Pour le groupe Cooperl, sa condamnation se fonde sur un « faux document », le carnet d’un directeur commercial de la société Aoste, filiale du groupe Campofrio. Campofrio a demandé la clémence de l’Autorité de la concurrence dans cette affaire et s’est vu infliger une amende réduite d’un million d’euros en tant que telle.

« En nous condamnant brutalement sur la base d’un faux […], nous sommes mis en quasi-suspension de paiement », a déploré Emmanuel Commault, soulignant que l’appel ne suspendait pas le paiement de l’amende. « Si on nous demande de payer dans les prochains jours […], nous arrêtons tous les recrutements, tous les projets d’investissement et nous nous engageons dans un plan de restructuration dur », a-t-il ajouté, évoquant« des baisses de salaires »et« la fermeture d’usines ».

« Le plan est presque proche », a-t-il ajouté, soulignant que la « réflexion » concernait plusieurs usines, parmi les douze rachetées dans le cadre du rachat de Brocéliande en 2010 et les actifs de la holding Financière Turenne Lafayette en 2017.

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Beaumont-Lefebvre

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