Les législateurs libanais échouent à nommer un président pour la quatrième fois
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Beyrouth (AFP) – Le parlement libanais a échoué lundi pour la quatrième fois à élire un successeur au président Michel Aoun, les législateurs étant divisés sur un candidat opposé par le puissant groupe du Hezbollah.
Le Liban, déjà gouverné par un gouvernement de transition, se dirige vers une vacance imminente du pouvoir, quelques jours seulement avant l’expiration du mandat du président actuel à la fin du mois.
Le président du Parlement, Nabih Berri, a appelé à un nouveau vote jeudi dans l’espoir de surmonter des divergences de longue date.
Au total, 50 législateurs du parlement libanais de 128 sièges ont laissé leurs votes vides, dont beaucoup du Hezbollah soutenu par l’Iran et de ses alliés.
La plupart de leurs opposants soutenaient le député Michel Moawad, dont le père, René Moawad, était un ancien président.
Il est devenu l’un des meilleurs candidats depuis que le Parlement s’est réuni pour la première fois pour nommer un président le mois dernier.
Mais Moawad, qui a recueilli 39 voix lundi, était encore très court avec 86 bulletins de vote – soit les deux tiers des sièges – à remporter.
Le professeur d’université et militant Essam Khalifa a reçu 10 votes, exprimés par des députés indépendants issus du mouvement de protestation antigouvernemental de 2019, et d’autres.
Mais un quorum a été perdu avant la tenue d’un second tour, après le retrait de certains législateurs – un scénario récurrent lors des votes précédents.
Les partisans de Moawad ont accusé le Hezbollah et ses alliés d’avoir fait obstruction à un second tour de scrutin pour négocier avec les autres blocs, empêchant ainsi les élections.
« Aucun bloc au parlement ne peut imposer un président, ni le Hezbollah ni personne d’autre », a déclaré Elias Hanakash, un député du parti Kataeb qui soutient Moawad.
Hanakash a accusé les législateurs qui ont quitté le parlement de « désordre systémique », car il n’y avait pas assez de législateurs pour rendre le vote légitime.
Dans le cadre du système de partage du pouvoir sectaire de longue date au Liban, la présidence est réservée à un chrétien maronite.
Aoun a été élu en 2016 après plus de deux ans de vacance au palais présidentiel, les législateurs ayant fait 45 tentatives infructueuses pour désigner un candidat.
Depuis fin 2019, le Liban traverse une crise économique décrite par la Banque mondiale comme l’une des pires de l’histoire récente.
L’effondrement économique a poussé la plupart des Libanais dans la pauvreté.
Les pourparlers avec le Fonds monétaire international pour débloquer des milliards de dollars de prêts se sont enlisés, les dirigeants libanais n’ayant pas été en mesure de mettre en œuvre les réformes de fond exigées par les pays prêteurs et donateurs.
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