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Critique du film : Peter von Kant

Il y a vingt-deux ans, François Ozon adaptait l’histoire de Rainer Werner Fassbinder Gouttes d’eau sur les rochers brûlantsUn geste qui a enflammé sa carrière comme l’un des réalisateurs les plus passionnants de France.

Maintenant, il a de nouveau emprunté au maître du nouveau cinéma allemand, cette fois avec une version à changement de genre du film réservé aux femmes de Fassbender. Les larmes de Pétra fon ne peux pas (1972).

Dans la version d’Ozon, Peter Von Kant (Denis Ménochet) est un réalisateur à succès et célèbre qui vit avec son assistant Karl (Stefan Crépon), qu’il aime maltraiter et humilier. Par l’intermédiaire de sa muse, la grande artiste Saida (Isabelle Adjani), il rencontre Amir (Khalil al-Gharbiyye), un beau jeune homme aux moyens modestes et tombe amoureux de lui. Il propose de partager son appartement et d’aider Amir à percer dans le monde du cinéma, une offre qu’Amir accepte. Mais quelques mois plus tard, une fois que Prince est devenu une star, il s’est séparé de Peter, le laissant seul face à ses démons.

Moins grotesque et implacablement claustrophobe que le film original (« Fassbinder n’est pas un bon réalisateur, ses films ne sont pas amicaux »), dit Ozon, ce reboot dominé par les hommes trouve plus de nuances de comédie, presque, parfois, jusqu’à la farce . Ozon déclare : « Fasbinder est un cinéaste dont les œuvres, l’intellect et la vision du monde m’ont toujours hanté. Quant à son incroyable énergie créative, elle me fascine et reste un modèle dans ma façon de travailler ».

Sur la décision de déplacer le mouvement du monde de la mode vers le monde du cinéma, Ozon explique : « Je voulais essentiellement dépeindre une version dans laquelle je pourrais faire connaissance plus directement. D’où le choix d’oublier le monde de la mode pour le monde du cinéma et ramener les trois personnages principaux au genre masculin, d’autant plus que j’ai l’intuition que ce texte est en fait un autoportrait, centré autour d’une des histoires d’amour passionnées de Fassbinder. » Le film marque le 50e anniversaire du Fassbinder original, et c’est amusant de voir Hanna Schygulla réapparaître.

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Réalisateur : François Ozon
Avec : Denis Menochet, Isabelle Adjani, Hana Shigulla

Extrait du magazine France Aujourd’hui

Propriétaire principal de l’image : L’inspiration de Peter von Kant est la grande actrice Sidonie (Isabelle Adjani) © Carole Bethuel / Strand Releasing

Juliette Deforest

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