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le bilan de Covid-19 est-il supérieur ou inférieur à celui des autres virus mortels?

, publié le dimanche 04 octobre 2020 à 07h00

Le Covid-19 a récemment franchi la barre du million, alors même que l’épidémie est en augmentation dans certaines régions du monde. Un bilan qui place la maladie en haut du tableau des virus les plus meurtriers …

Mais encore très loin de la terrible « grippe espagnole », qui a fait 50 millions de morts il y a un siècle. Si les résultats du nouveau coronavirus sont encore provisoires, il permet déjà de dégager des repères pour comparer l’épidémie actuelle avec d’autres plus anciennes.

• Virus émergents du 21e siècle, officiellement négligeables

Le bilan humain de Sars-Cov-2 dépasse largement celui des épidémies virales émergentes du 21e siècle.

Lancement d’une alerte pandémique et d’une mobilisation mondiale en 2009, l’épidémie de grippe A (H1N1), dite «porcine», a ainsi tué officiellement 18 500. Mais ce bilan a ensuite été revu à la hausse par la revue médicale The Lancet avec un bilan entre 151 700 et 575 400 morts.

Virus émergeant de Chine et premier coronavirus à déclencher la peur mondiale, l’épidémie de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) n’a finalement causé que 774 décès en 2002-2003.

• La grippe, un tueur silencieux

La grippe saisonnière tue chaque année sans faire la une des journaux. Son bilan est également régulièrement comparé à celui de Covid-19, qui a provoqué une forte réaction mondiale. «À l’échelle mondiale, ces épidémies annuelles sont responsables d’environ 5 millions de cas graves et de 290 000 à 650 000 décès», dit l’OMS.

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Au XXe siècle, deux grandes pandémies de grippe liées à de nouveaux virus (non saisonniers), celle de 1957-58, dite grippe asiatique, et celle de 1968-70, dite grippe de Hong Kong, tuèrent chacune environ un million, d’après des dénombrements effectués a posteriori, même s’ils restaient dans les oubliettes de l’Histoire. Cependant, elles se sont déroulées dans un contexte très différent, la mondialisation ayant depuis secoué la planète, marquée par des échanges économiques beaucoup plus intenses et une circulation beaucoup plus grande et plus rapide des personnes (et donc des virus).

La grande grippe de 1918-1919, dite «espagnole» (également causée par un nouveau virus) avait causé des dégâts effrayants: en trois «vagues», il a tué au total 50 millions de personnes basé sur des travaux publiés au début des années 2000.

• Virus tropicaux, parfois redoutables, mais limités

Le bilan des morts du nouveau coronavirus est déjà bien supérieur à celui du redoutable Ebola, dont l’émergence remonte à 1976. La dernière épidémie de «maladie à virus Ebola» a tué en République démocratique du Congo (RDC) près de 2300 personnes entre août 2018 et fin juin 2020. Si l’on additionne toutes les épidémies d’Ebola depuis plus de quarante ans, ce virus a tué environ 15000 personnes au total, exclusivement en Afrique. Cependant, Ebola a un taux de létalité beaucoup plus élevé que celui du coronavirus Sars-Cov-2: environ 50% des personnes touchées en meurent et jusqu’à 90% pour certaines épidémies, selon l’OMS. Mais ce virus est moins contagieux que les autres maladies virales: Il est transmis par contact direct et étroit et ne peut pas se propager par voie aérienne.

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D’autres virus tropicaux tels que la dengue, ou «grippe tropicale», dont la forme sévère peut entraîner la mort, ont également des conséquences moins graves. Cette infection transmise par les moustiques est en augmentation depuis 20 ans, mais ne cause que quelques milliers de décès par an (4 032 en 2015).

• SIDA, hépatite, un bilan très lourd

Un autre virus mortel, le VIH-SIDA, pour lequel 50 ans après son apparition, il n’y a toujours pas de vaccin efficace, a conduit pour sa part à de véritables massacres dans le pire de l’épidémie entre les années 1980 et 2000. Grâce à la généralisation des thérapies antirétrovirales, le bilan annuel des personnes décédées du SIDA n’a cessé de diminuer depuis. le pic de 2004 (1,7 million de décès). En 2019, le nombre de morts était de 690000 selon l’ONUSIDA. Mais le SIDA, qui peut maintenant être traité mais ne peut pas être guéri, a entraîné la mort de près de 33 millions de personnes depuis son apparition.

Quant aux virus de hépatite B et C, ils ont un disque très lourd, tuant environ 1,3 million de personnes par an, le plus souvent dans les pays pauvres, par cirrhose ou cancer du foie (900 000 décès pour l’hépatite B et 400 000 pour l’hépatite C).

Principale source de données: Organisation mondiale de la santé (OMS).

Delphine Perrault

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