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Les députés britanniques approuvent un projet de loi controversé qui propose d’annuler une partie de l’accord de divorce avec l’UE

Les Européens, qui ont accéléré leurs préparatifs pour une sortie sans accord le 31 décembre à minuit, alors que les négociations sur les relations futures, notamment commerciales avec le Royaume-Uni, sont lentes, demandent le retrait complet de ce projet de loi.

De l’aveu même des autorités britanniques, ce projet de loi fait fi du droit international. Cependant, cela ne l’a pas empêché d’être adopté à la Chambre des communes. LLes députés britanniques ont approuvé mardi 29 septembre un texte controversé du gouvernement de Boris Johnson, qui propose de renverser partiellement l’accord sur le Brexit signé fin 2019 par le Royaume-Uni et l’Union européenne.

Ce projet de loi, qui intervient quelques semaines avant la fin de la période de transition le 31 décembre, a provoqué la colère des Européens, au milieu des négociations entre Londres et les 27. Il avait également créé des dissensions au sein du parti de la majorité, le Parti conservateur, où plusieurs membres éminents avaient exprimé des réserves, craignant que la promulgation d’une telle loi ne nuise à l’image et à la crédibilité du Royaume-Uni dans les futures négociations commerciales.

Cette « Projet de loi sur le marché intérieur » (en français, « projet de loi sur le marché intérieur ») a été adopté en troisième lecture dans la soirée par les députés avec 340 pour et 256 contre, ouvrant la voie à son examen par les seigneurs dans les semaines à venir.

Présentée le 9 septembre, cette proposition vise à « protéger les emplois et le commerce » au Royaume-Uni à la fin de la période de transition, a déclaré le gouvernement. Son objectif: permettre à Londres delibre de certaines clauses de l’accord de retrait négocié et validé avec l’UE fin 2019, afin de gérer son marché intérieur comme bon lui semble. Le principal point de friction reste le destin de l’Irlande du Nord, territoire britannique de l’île d’Irlande, lui-même pays faisant partie de l’UE: c’est le « Protocole nord-irlandais ».

En proposant cette loi, Boris Johnson veut, à ses conditions, « pour assurer la fluidité et la sécurité de notre marché intérieur britannique  » et veiller à ce que les décisions prises à Londres, notamment en matière d’aides publiques, puissent être appliquées à Belfast, même si elles devaient contrevenir à ce qui a été décidé entre Londres et Bruxelles dans ledit protocole.

Londres reconnaît que ce texte viole partiellement le droit international mais Boris Johnson le justifie par la nécessité, a-t-il dit, de protéger la province nord-irlandaise de « ambiguïtés » présents dans les textes déjà conclus avec Bruxelles. Ainsi, les Européens, qui ont accéléré leurs préparatifs pour une sortie sans accord alors que les négociations sur les relations futures, notamment commerciales avec le Royaume-Uni, sont lentes, réclament le retrait complet de ce projet de loi.

Lothaire Hébert

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