Washington limite la vente de technologie au géant chinois des semi-conducteurs
Il s’agit d’un nouvel épisode de la guerre de domination technologique entre la Chine et les États-Unis. Selon Le journal de Wall Street, Washington a imposé des restrictions à l’exportation aux entreprises américaines au plus grand fabricant chinois de puces en silicium, Semiconductor Manufacturing International Corporation (SMIC). Ses fournisseurs devront désormais obtenir une autorisation pour vendre leurs technologies à l’entreprise chinoise.
Le département américain du commerce a « A annoncé aux fabricants de puces informatiques américains qu’ils devaient obtenir des licences avant de vendre certaines technologies au principal fabricant chinois de semi-conducteurs », indique le quotidien économique samedi. L’annonce a été notifiée vendredi par un « Lettre adressée à l’industrie des puces informatiques », et cela « Indique que les exportations vers Smic ou ses filiales risquent d’être utilisées pour des activités militaires chinoises », précise Le journal Wall Street.
Washington soupçonne particulièrement Smic d’avoir fourni « Assistance à l’establishment chinois de la défense », selon des personnes proches du cas cité par le journal, qui explique que « L’administration Trump est de plus en plus préoccupée par la pratique de Pékin de s’appuyer sur des entreprises privées pour faire avancer ses objectifs militaires ». Interrogé par l’Agence France-Presse (AFP), la direction commerciale n’avait pas répondu samedi matin.
Bataille pour la domination du secteur de la haute technologie
L’annonce intervient alors que le téléchargement de l’application TikTok, qui appartient à un groupe chinois et qui est accusé d’espionnage au profit de Pékin, doit être interdit aux Etats-Unis à partir de dimanche soir, sauf accord ou intervention d’un juge le dimanche.
La Chine et les États-Unis se battent depuis plusieurs années pour la domination du secteur de la haute technologie, dont le fabricant chinois de téléphones mobiles Huawei a payé le prix, mis à l’index par l’administration Trump.
SMIC est le plus grand fabricant de puces en Chine. C’est également l’une des entreprises clés dans l’ambition de la Chine d’atteindre un jour l’autonomie dans les semi-conducteurs. Car Pékin cherche à rompre la dépendance du pays vis-à-vis des puces étrangères, notamment américaines, les États-Unis étant les principaux fournisseurs de ces équipements.
Le département américain du commerce a annoncé en mai son ambition d’empêcher l’achat au salaire minimum de semi-conducteurs étrangers. Le SMIC a alors dénoncé des sanctions qui menacent sa « Survie ».