Une adolescence parisienne – Ép. 2/5
Dans ce deuxième épisode, Pierre Birnbauml se remémore son adolescence et les petits combats dans la rue, le lycée Jacques-Decour pendant les guerres d’Indochine et d’Algérie, l’entrée de Sciences Po, rue Saint-Guillaume, puis la découverte de la sociologie. .
Sociologue de la politique, auteur d’une trentaine d’ouvrages, dont des classiques, Pierre Birnbaum a également été un grand professeur, marquant des générations d’étudiants passés par le département de science politique de l’Université de Paris 1. Sociologue d’État, nourri par les travaux de ses amis historiens ainsi que ceux de ses collègues politiques, facilitateur en France de œuvres étrangères décisives et jusque-là inconnues, directeur chez Fayard de « L’espace du politique », l’un des plus beaux recueils de sciences sociales que l’on ait jamais imaginé, Pierre Birnbaum a également beaucoup travaillé sur les Juifs en France. La publication en 2019 d’un livre pour la première fois ouvertement autobiographique, La leçon de Vichy, a offert l’opportunité de cette série d’interviews « A Voix Nue ».
Du retour de la famille à Paris dans l’immédiat après-guerre à l’entrée en sociologie avec Raymond Aron, Pierre Birnbaum revient sur ses années passées dans une école encore dirigée par les hussards noirs de la République, une école sévère mais qui, selon lui, organise la méritocratie. Il se souvient de son adolescence et des petits combats dans la rue, du lycée Jacques-Decour pendant les guerres d’Indochine et d’Algérie, entrant à Sciences Po rue Saint-Guillaume, la découverte de la sociologie …
Quand je reviens à Sciences Po, c’est étonné. C’est une institution admirable à tous points de vue, pour les exigences qu’elle impose, pour son ouverture. C’est une institution où je rencontre ceux qui me passionneront toute ma vie, à savoir les hauts fonctionnaires.
Je retourne à Sciences Po alors que nous nous dirigeons vers la fin de la guerre d’Algérie et surtout de ce que nous appellerons la République des hauts fonctionnaires. (…) Mon travail dans l’espace public, la haute fonction publique coïncide avec la prise de pouvoir par les hauts fonctionnaires dans les années 55-58.
Pour de plus amples
- Pierre Birnbaum est assis à la table, Pierre Assouline, L’Histoire, n ° 387, mai 2013.
- L’historien Pierre Birnbaum retourne au village d’Omex où, enfant juif, il s’est caché. Rapport France 3 de Régis Cothias et Emmanuel Fillon, 24 novembre 2019.
- Pierre Birnbaum. Entretien avec Viktor Malka, Maison d’étude, France Culture, 21 avril 2013.
Bibliographie sélectionnée
- Pierre Birnbaum, La leçon de Vichy. Une histoire personnelle, Seuil, 2019.
- Pierre Birnbaum, Sociologie de l’État, Fayard, 2018.
- Pierre Birnbaum, Où va l’Etat?, Seuil, 2018.
- Pierre Birnbaum, Léon Blum: un portrait, Seuil, 2016.
- Pierre Birnbaum, Les deux maisons: les juifs, l’État et les deux républiques, Gallimard, 2012
- Pierre Birnbaum, Géographie de l’espérance: l’exil, les Lumières, la désassimilation, Gallimard, 2004.
- Pierre Birnbaum, Un mythe politique, la «République juive»: de Léon Blum à Pierre Mendès France, Gallimard, 1995.
- Pierre Birnbaum, Les fous de la République: histoire politique des Juifs d’Etat, de Gambetta à Vichy, Fayard, 1992.
- Pierre Birnbaum, Sommets d’État: un essai sur l’élite au pouvoir en France, Seuil, 1977.
- Pierre Birnbaum, La fin de la politique, Seuil, 1975.