Traitements de la dépression, du diabète, de la calvitie: la liste noire des médicaments à éviter
Le magazine Prescrire a publié ce jeudi 26 novembre la nouvelle liste noire des produits à éviter. Sur 112 médicaments, 93 sont commercialisés en France.
Pour établir ce classement, le neuvième depuis son lancement, Prescrire le magazine pointe vers des produits dont «le rapport bénéfice-risque est défavorable dans toutes les situations cliniques». Publiée ce jeudi 26 novembre sur son site internet, la liste concerne un total de 112 médicaments, dont 93 sont commercialisés en France.
Certains des médicaments figurant sur la liste Prescrire figuraient déjà dans les classements précédents, d’autres, comme ceux mentionnés dans cet article, y figurent cette année. Vous pouvez trouver la liste complète des médicaments épinglés en suivant ce lien.
Évitez les «dommages disproportionnés»
«Ce rapport identifie des cas documentés de médicaments plus dangereux qu’utiles, dans le but d’aider à choisir des soins de qualité, de ne pas nuire aux patients et d’éviter des dommages disproportionnés», insiste la revue en introduction.
Dans le résumé de la liste établie par la revue, on apprend que deux médicaments sont notamment épinglés pour leurs effets secondaires «disproportionnés», par rapport à la faible efficacité qu’ils présentent. Ce sont Propecia et Piracetam.
La propecia
On retrouve donc Propecia, un médicament destiné à limiter la chute des cheveux chez l’homme, dont les effets secondaires, notamment les troubles de l’érection et de la libido, avait déjà été dénoncé.
«Il expose notamment à des troubles sexuels (troubles de l’érection et de l’éjaculation, diminution de la libido), dépressions, pensées suicidaires et cancer du sein», précise le journal. En effet, un scandale lié à ce médicament avait éclaté avec la mort de Romain en 2016, un jeune homme qui s’était suicidé, après avoir vu son état de santé gravement détérioré, même après avoir arrêté ce traitement.
Piracetam
C’est un «vasodilatateur» autorisé dans diverses situations cliniques dont les étourdissements et les déficits cognitifs, en particulier «la dyslexie de l’enfant», précise la revue Prescrire. «Dans ces situations, le piracétam n’a pas d’efficacité clinique établie, mais il expose aux hémorragies, à la nervosité, à l’agitation, à la prise de poids», insiste le rapport, qui précise également ne pas connaître le médicament «avec un rapport bénéfice / risque favorable».
Trois autres traitements sont également particulièrement découragés par la revue, qui malgré une certaine efficacité, ont des effets secondaires importants et pour lesquels il existe une alternative moins dangereuse.
L’esketamine
Ce médicament, sous forme de spray nasal autrement appelé Spravato est utilisé dans le traitement de la dépression dite résistante, pour laquelle il a une « efficacité très incertaine », note la revue. « Ses effets indésirables neuropsychiques sont fréquents, y compris les syndromes de dissociation. Des addictions et des abus sont à prévoir. »
Les deux autres médicaments de cette catégorie ne sont pas commercialisés en France. Il s’agit de pimécrolimus (Elidel non commercialisé en France) contre l’eczéma atopique, mais avec un risque accru de cancer de la peau et de lymphome. et romosozumab (Uniformité, non commercialisé en France) pour l’ostéoporose sévère chez les femmes ménopausées.
Traitements du diabète
Dans la liste, il existe également plusieurs médicaments de la famille des gliflozines, contre le diabète, qu’il vaut mieux exclure selon la revue. Ces traitements, (canagliflozine, dapagliflozine, empagliflozine et ertugliflozine) « ont un profil d’effets indésirables graves, notamment: infections urogénitales, infections cutanées graves du périnée, acidocétose et risque éventuellement accru d’amputation des orteils », indique la revue.