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Sur quoi l’Australie votera-t-elle réellement ce week-end ?

Les Néo-Zélandais ne sont pas les seuls à voter samedi, l’Australie se rendant également aux urnes pour décider d’un référendum sur le vote des autochtones. Le correspondant australien Aziz Al-Saafin explique le sujet.

Cela s’annonce comme un grand week-end pour Tasman.

D’un côté, les Néo-Zélandais décideront quel sera leur prochain gouvernement.

D’un autre côté, les Australiens décideront s’ils reconnaissent ou non leur peuple autochtone dans leur constitution.

Il s’agit d’une question référendaire qui a suscité de nombreux débats houleux. Alors, pour quoi votent exactement les Australiens ?

Quelle est la question référendaire ?

L’Australie ne reconnaît pas actuellement ses Premiers Peuples dans sa constitution.

Un référendum « Voix du Parlement » changerait cela.

Les Australiens seront invités à répondre par oui ou par non à la question suivante :

« Proposition de loi : modifier la constitution pour reconnaître les premiers peuples d’Australie en créant une voix pour les aborigènes et les insulaires du détroit de Torres. Êtes-vous d’accord avec cet amendement proposé ?

Si le oui l’emporte, un chapitre sera ajouté à la constitution.

Le chapitre verra la création d’un organisme appeléAboriginal and Torres Strait Islander Voice. Cet organisme peut faire des représentations auprès du gouvernement sur des questions relatives aux peuples aborigènes et insulaires du détroit de Torres.

Alors, qu’est-ce que cela signifie réellement ?

Les Australiens décident de modifier leur constitution et, à terme, de reconnaître les premiers peuples du pays, ainsi que de créer un organe consultatif qui pourrait constituer une véritable « voix » au sein du gouvernement.

Cela donnerait aux aborigènes et aux insulaires du détroit de Torres une ligne directe pour conseiller le gouvernement sur les questions affectant leurs communautés – des choses comme l’éducation, la santé et l’emploi.

Affiche de campagne Oui

Contrairement à certaines croyances populaires en ligne, l’organisme consultatif ne l’emportera pas sur le gouvernement et n’aura pas le pouvoir de légiférer.

Si un référendum a lieu, le Parlement australien déterminera exactement comment le groupe consultatif fonctionnera, qui y participera et adoptera une loi pour le mettre en œuvre.

L’inclure dans le texte de la Constitution signifie qu’il ne pourra pas être abrogé par les futurs gouvernements.

Encore confus? Décomposons-le en ces cinq points :

1. La voix n’aura aucun pouvoir législatif. Il ne sera pas en mesure d’adopter ou d’appliquer des lois, et ne pourra donc pas « contrôler le Parlement », comme l’ont suggéré certains commentateurs en ligne.

2. Le rôle de voix consultative. Il fournira des recommandations et des conseils sur les politiques et les lois touchant les communautés autochtones. Considérez-le comme un conseil d’experts, et non comme un « pouvoir de grande envergure ».

3. The Voice se concentrera sur les questions liées aux peuples autochtones. Cela signifie que les aborigènes et les insulaires du détroit de Torres auront leur mot à dire sur les questions qui touchent leurs communautés.

4. The Voice vise à améliorer la vie des peuples autochtones, qui sont actuellement considérablement sous-représentés en Australie et ont une espérance de vie beaucoup plus courte.

5. La structure et la composition spécifiques de The Voice seront déterminées par le Parlement australien, garantissant qu’il représente les communautés autochtones.

Le référendum a-t-il des chances d’être réussi ?

Traditionnellement, tout changement à la Constitution australienne s’est révélé extrêmement difficile.

Seules huit des 44 propositions précédentes de modification constitutionnelle ont été approuvées.

Du matériel de campagne a été vu avant le référendum Vote Australia

Puisqu’il s’agit d’un changement constitutionnel, ce référendum nécessiterait une double majorité pour être adopté. Cela signifie qu’une majorité d’électeurs en Australie doivent voter « oui » à l’échelle nationale et qu’une majorité d’États doivent également voter « oui » – quatre États sur six.

Plus de trois millions de personnes ont déjà voté lors du référendum, mais les derniers sondages d’opinion indiquent que le référendum échouera.

Le soutien national est tombé à 43 %, contre 46 % en août.

Pendant ce temps, la Tasmanie semble être le seul État à soutenir le référendum avec un taux de soutien de 56 %.

Les sondages d’opinion indiquent que le « non » est le plus fort dans le Queensland, où 64 % de la population rejette le référendum.

Lothaire Hébert

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