Soulagement du confinement: comment Macron prépare son discours aux Français
Le temps de la consultation, avant celui de la décision et de l’expression. A l’approche d’un discours tant attendu des Français, mardi 24 novembre à 20 heures, Emmanuel Macron a été enfermé tout le week-end à l’Elysée. Il vient de quitter samedi, en fin de journée, pour se rendre au siège d’une organisation qui collecte des fonds au profit des populations d’Arménie et du Haut-Karabakh. Puis il a participé au sommet du G20 par visioconférence. Mais c’est tout.
Car l’enjeu de mardi soir, à savoir tracer la première étape d’une réduction de l’enfermement, reste plus que jamais sa priorité pour le moment. Avec des mots qui seront importants et un défi majeur: ouvrir des perspectives encourageantes et positives à l’approche des fêtes de fin d’année, sans baisser la garde face à un virus Covid-19 qui semble aussi redoutable qu’il est. imprévisible. Il l’a résumé lui-même ce week-end. «Nous avons besoin de cohérence, de clarté, d’un cours. Savoir ensemble où nous allons et comment y arriver », a insisté le chef de l’Etat du Sunday Journal, conscient de cette « tâche difficile, car la pandémie est par nature imprévisible et mondiale ».
« Beaucoup de choses bougeront encore d’ici mardi »
Alors, à l’approche de cette échéance, Emmanuel Macron s’est beaucoup entretenu ce week-end, avec Jean Castex, les ministres en première ligne sur le sujet, sans oublier « quelques appels du terrain, pour sonder », confie un proche. En particulier les maires et les représentants des organisations professionnelles. De quoi nourrir sa réflexion et l’aider à rédiger son discours, dont un premier complot circule déjà dans le palais présidentiel. «Mais tous les choix ne sont pas encore validés. Beaucoup de choses vont encore bouger d’ici mardi », assure son entourage. D’autant que les arbitrages définitifs ne doivent pas se faire avant la fin d’un nouveau Conseil de défense, qui, selon nos informations, aura lieu mardi matin.
En particulier, autorisera-t-il la réouverture des petites entreprises à partir du week-end prochain? «Si les indicateurs de santé continuent à évoluer dans la bonne direction, c’est l’hypothèse qui retient réellement la parole. Bercy est en train de mettre en place un protocole sanitaire à cet égard », rappelle un conseiller ministériel. Le président devrait également se prononcer sur la question des lieux de culte, dont les services religieux pourraient également être autorisés sous certaines conditions, comme l’a révélé vendredi Le Parisien – Aujourd’hui en France. Ensuite, donnez également un aperçu du vaccin. Quant aux cinémas, théâtres, salles de sport et stations de ski, c’est toujours le grand flou.
Bref, que des sujets explosifs pour la majorité. La preuve ? Lundi après-midi, pas moins de neuf ministres entoureront Jean Castex pour une rencontre avec des élus et des organisations professionnelles de la montagne sur le thème des stations de ski. Les résultats de cette réunion seront transmis au président qui en tiendra compte lors de son discours.
« Attention et espoir », sans formules choc
Car Emmanuel Macron le sait bien, mardi soir, il nagera plus que jamais entre deux eaux. «C’est de la prudence et de l’espoir. Soyez prudent, car la situation est toujours problématique. Alors de l’espoir, car même si cela reste problématique, tout le monde s’accorde à dire qu’on passe le sommet », résume un proche du président. «C’est extrêmement difficile. Tant que nous ne serons pas débarrassés de cette saleté, nous serons toujours sur une ligne de crête », avouait Jean Castex il y a quelques jours devant les visiteurs.
Il ne faut donc pas s’attendre à des formules choquantes, du type des «jours heureux» qu’il avait utilisés au moment du déconfinement. « On voit ce qu’il a donné par la suite … » grognait un parlementaire de La République en mouvement. « Est-ce que nous répéterions les mêmes discours avec six mois de recul? » Bien sûr que non. Mais on ne peut pas dire qu’on regrette cette expression car, quand il la prononce, le président la fait selon les connaissances scientifiques du moment », défend l’Élysée, jurant que« la promesse de jours heureux demeure, de toute façon. chemin, le but vers lequel nous devons tous tendre ».