Royaume-Uni: suppression de la taxe sur les produits d’hygiène féminine
La Grande-Bretagne est devenue vendredi le dernier pays à abolir la soi-disant taxe «tampon», qui supprime les prélèvements obligatoires sur les produits de santé des femmes. Cette décision a été largement saluée par les défenseurs des droits des femmes ainsi que par les partisans du départ du pays de l’Union européenne, dans une alliance étonnante.
Une petite révolution outre-Manche mais encore loin de celle adoptée par l’Écosse voisine. Les députés écossais ont voté ce mardi 24 novembre en faveur du libre accès à des protections périodiques pour lutter contre l’insécurité menstruelle, une première mondiale à cette échelle.
Le chancelier britannique de l’Échiquier Rishi Sunak s’était engagé à mettre fin à la taxe extrêmement impopulaire sur les tampons et les serviettes hygiéniques dans son budget de mars, mais le changement ne pouvait entrer en vigueur que vendredi, après que le Royaume-Uni ait finalement quitté l’orbite économique de l’Union européenne.
« Produits essentiels, donc pas de TVA »
En vertu du droit européen, les nations ne peuvent pas réduire le taux de la taxe sur la valeur ajoutée sur les produits menstruels à moins de 5% car ils ne sont pas considérés comme un aliment de base dans de nombreux pays. L’Irlande est le seul pays de l’UE qui ne prélève pas de taxe sur les produits d’hygiène féminine car son taux d’imposition nul était en vigueur avant que l’UE ne fixe son plancher.
« Les produits sanitaires sont essentiels, il est donc normal que nous ne facturions pas de TVA », a déclaré le secrétaire britannique au Trésor. « Nous avons déjà mis en place des produits de santé gratuits dans les écoles, les collèges et les hôpitaux, et cet engagement nous rapproche encore plus de l’objectif de les rendre disponibles et abordables pour toutes les femmes. »
Le Royaume-Uni a officiellement quitté l’UE à 23 heures, heure de Londres, jeudi, gagnant plus de latitude pour établir ses propres lois. Un nouvel accord commercial avec Bruxelles entraînera de nouvelles restrictions et de nouvelles formalités administratives. Pour les partisans britanniques du Brexit, cela signifie récupérer l’indépendance nationale de l’UE et de ses règles. Ils considèrent l’abolition de la «taxe tampon» comme un changement positif précoce dû au Brexit.
Près de 45 euros par an d’économies
Le Trésor britannique a déjà estimé que cette mesure permettra à une femme moyenne d’économiser près de 40 livres par an (45 euros). «Cela a été un long chemin pour en arriver là, mais finalement, la taxe sexiste qui classait les produits sanitaires comme des articles de luxe non essentiels peut être reléguée dans les livres d’histoire», a déclaré Felicia Willow, responsable de la Fawcett Society, une organisation caritative. pour les droits des femmes.
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De nombreux autres pays ont également supprimé la taxe sur les produits d’hygiène féminine, notamment l’Australie, le Canada et l’Inde. Aux États-Unis, plusieurs États, dont New York et la Floride, ont également supprimé cette taxe. En France, une taxe de 5,5% n’est appliquée que depuis décembre 2015, et un vote de l’Assemblée nationale.