OM: comment interpréter les dernières sorties d’Eyraud et Villas-Boas? – saison
C’était l’événement médiatique de la soirée: RMC, détenteur des droits de la Ligue des champions, avait organisé un programme spécial au cœur de la Commanderie et tout l’Olympique de Marseille se prêtait au match. Mohamed Bouhafsi et Jean -Louis Tourre ont vu le président, le directeur général en charge du football, l’entraîneur, les cadres, les jeunes, les recrues, mais aussi le chef du centre de formation …Vous pouvez retrouver les déclarations complètes d’Eyraud, Longoria, Villas-Boas et les autres dans le live du Phocéen. De quoi devons-nous nous souvenir?
André Villas-Boas en double lecture?
Principalement deux choses. Tout d’abord, le jeu du chat et de la souris, entre Jacques-Henri Eyraud et André Villas-Boas sur l’éventuelle prolongation de l’entraîneur, toujours sous contrat avec l’OM jusqu’en juin. C’est d’abord le président qui est interrogé sur le sujet. Il donne une phrase, probablement préparée puisqu’il la répétera au moment de la relance: « J’aimerais beaucoup continuer avec André Villas-Boas, mais nous n’allons pas en discuter à travers les médias. Je suis satisfait de son travail et de notre relation ». Pas de friture sur la ligne donc il y a plus à faire. Mais une heure et demie plus tard, André Villas-Boas est invité dans l’émission. Les mauvaises langues diront qu’il a saisi l’occasion de donner sa vérité, l’absent ayant toujours tort. Mais il n’en demeure pas moins que le Portugais a de nouveau brillé dans sa réaction. Lorsque les propos lui sont rapportés, il glisse d’abord qu’il remercie également Frank McCourt, avec qui il est en contact, de bien situer les relations les uns avec les autres. Et tandis que nous lui demandons ce qu’il en pense, il explique que la priorité est peut-être d’abord de gérer les trois fins de contrat dans l’effectif (Thauvin, Amavi et Germain). Une façon de dire que l’athlète passe avant tout. C’est aussi une manière de signaler les dysfonctionnements du club. Pourtant, encore une fois, le grand gagnant de l’échange est AVB.
Eyraud offensif pour Mediapro
En théorie, JHE ne devrait pas avoir de mal à se faire voler la vedette. Cela fait plusieurs semaines que le président de l’OM s’est retiré, laissant à Pablo Longoria et AVB le soin de gérer la représentation du secteur sportif. Pourtant, il était moins à la fête quand on l’interroge sur un autre sujet: Médiapro. Le groupe espagnol n’arrive même pas à payer le premier repêchage avec la Ligue. Lors d’une conférence de presse, André Villas-Boas avait imaginé la situation en évoquant des villas à Beverly Hills. Vous pouvez retrouver sa déclaration en vidéo. Jacques-Henri Eyraud était moins tape-à-l’œil, mais il est resté dans l’immobilier pour sa métaphore: « Lorsque vous louez un studio pendant trois ans, vous ne regardez pas en arrière le propriétaire après un mois pendant que vous y êtes ». Très attentif à la situation, le président de l’OM promet que le club ne lâchera pas. Il met même son ego de côté en appelant à l’unité et en soutenant publiquement l’un de ses prédécesseurs, Vincent Labrune, aujourd’hui président de la LFP, en qui il a toute confiance pour résoudre la situation. Ce qui est évidemment intelligent: la situation est suffisamment grave pour ne pas se démarquer des anciens conflits paroissiaux. Là où ça devient plus délicat, c’est quand JHE pointe du doigt ceux qui se demandent comment les présidents de Ligue 1 ont pu accepter une telle offre sans demander de garanties, sans douter de la viabilité du projet d’un abonnement à 25 euros par mois pour regarder le championnat de France. Pour être trop offensant, pour se demander si ceux qui font ce constat par la suite l’ont fait avant, le président évite d’évoquer sa responsabilité dans cette affaire. C’était peut-être une occasion en or de faire amende honorable, tout en établissant le contexte. Attention à ne pas le regretter dans un cas où tout s’écroule et où de nouvelles révélations sont quotidiennes.