Economy

Malgré des ventes en baisse de 24%, Primark ne veut toujours pas vendre en ligne

La chaîne britannique de prêt-à-porter low-cost contrainte de fermer ses magasins estime que son modèle économique n’est pas viable sur internet.

Le Covid a frappé durement Primark. La marque textile irlandaise populaire a vu son chiffre d’affaires chuter de 24% entre octobre 2019 et septembre 2020. Contraint de fermer la plupart de ses 384 magasins pendant le lock-out (les 19 magasins français sont à nouveau fermés), Primark a réalisé un chiffre d’affaires de 5,9 milliards de livres (6,5 milliards d’euros) contre 7,8 milliards (8,6 milliards d’euros) un an plus tôt.

Mais malgré une baisse d’activité, le groupe est resté rentable. Le bénéfice d’exploitation ajusté pour l’exercice clos le 12 septembre est tombé à 362 millions de livres (402 millions d’euros) contre 969 millions de livres (1,1 milliard d’euros) un an plus tôt.

Incapable de vendre ses vêtements à prix réduit avec la fermeture de magasins, Primark n’a pas l’intention de se lancer dans le e-commerce comme le font la plupart de ses concurrents comme H&M et Kiabi en France. La marque irlandaise considère que ce n’est pas économiquement viable compte tenu des bas prix de vente.

La moitié des clients de Primark n’ont rien acheté

Cette stratégie n’a pas évolué, assure George Weston le PDG du géant de l’agroalimentaire AB Foods, propriétaire de Primark.

« Je pense que COVID-19 a démontré la force de Primark plus que sa faiblesse », a-t-il déclaré à Reuters. « Ce que nous avons vu avec Primark, c’est que lorsque les gens peuvent faire des achats, ils préfèrent le faire avec nous plutôt qu’en ligne. »

Plus de la moitié des clients habituels de Primark n’ont rien acheté en ligne pendant les lock-out, préférant attendre la réouverture des magasins, assure George Weston qui juge cette « statistique très rassurante ».

Primark, qui a averti lundi qu’une deuxième vague de fermetures de magasins entraînerait une baisse des ventes de 375 millions de livres sterling, affirme qu’il s’attend toujours à des ventes et des bénéfices annuels plus élevés pour l’exercice 2020-2021 qu’en 2019-2020.

L’enseigne entend poursuivre ses ouvertures de magasins, notamment en renforçant sa présence aux États-Unis.

Frédéric Bianchi

Beaumont-Lefebvre

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