L’opération de rachat de Veolia-Suez est bien suspendue, confirme la justice
La cour d’appel de Paris a confirmé, jeudi 19 novembre, en tous points l’ordonnance de référé qui avait suspendu l’opération d’acquisition par Veolia des titres (29,9%) détenus par Engie à Suez, selon l’arrêt consulté par l’Agence France-Presse ( AFP).
Cette décision de la Cour d’appel suspend temporairement l’opération mais ne remet pas en cause, à ce stade, l’acquisition du bloc (d’actions détenues par Engie à Suez) ou l’intention de déposer une offre publique d’achat sur Veolia.
La cour avait suspendu le 9 octobre en première instance le rachat du bloc 29,9% par Veolia tant que les comités sociaux et économiques (CSE) de Suez et Suez Eau France, à l’origine de la procédure, n’avaient pas été « Informé et consulté » sur les décisions déjà prises.
Les heures de consultation sont « Fixé à trois mois à compter de la communication par l’employeur des informations prévues par le code du travail pour consultation », précise le jugement. Le tribunal a rejeté Veolia et Engie de la demande relative à la levée des mesures conservatoires.
Appel d’État au dialogue
«C’est le juste retour de la place que devrait avoir un CSE. Veolia doit respecter le code du travail même si le projet en cours est porté par une entreprise concurrente », a commenté Valérie Dolivet, avocate des comités économiques et sociaux de Suez. «Nous sommes très heureux d’être confirmés dans nos droits. Nous pourrons informer nos collègues dans les périmètres susceptibles d’être impactés par le projet et délivrer un avis motivé et éclairé », a également accueilli Franck Reinhold, secrétaire du comité du groupe européen Suez.
De son côté, Veolia a déclaré « Prendre note » de l’arrêt de la cour d’appel de Paris, dans un communiqué. Selon le groupe, la période de consultation de trois mois aura expiré le 5 février 2021. Cette date est cependant « Une interprétation non fondée » du délai fixé par le tribunal, a déclaré M.e Dolivet.
Le PDG de Veolia, Antoine Frérot, a réitéré sa ferme intention de mener à bien son projet de reprise de son concurrent Suez. La direction et les syndicats de Suez rejettent ce projet, criant à la destruction sociale, à la perte de compétences et à la fin de la concurrence. L’Etat, qui s’est opposé à la cession d’Engie, a appelé les deux entités au dialogue.