L’Etat empoche 2,786 milliards d’euros aux enchères, Orange prend la participation
L’Etat espérait collecter au moins 2,17 milliards d’euros à l’issue de ces enchères 5G. Pari gagné: la mise aux enchères des premières fréquences 5G destinées aux opérateurs français a porté la somme totale de 2,786 milliards d’euros aux fonds publics,
Orange obtenir la plus grande part des «blocs» en jeu, a annoncé ce jeudi l’Arcep, le régulateur des télécoms.
Ces enchères, reportées à cause du coronavirus, a commencé mardi à 9h30 et devrait permettre aux opérateurs (Orange, SFR, Bouygues Telecom, Free) d’acquérir 11 «blocs» de fréquences actuellement inutilisés. Ils ouvrent la voie à la commercialisation des premiers services 5G dans certaines villes à la fin de l’année.
La deuxième partie de la vente aux enchères en octobre
Avant cette vente aux enchères, les quatre opérateurs avaient chacun obtenu un bloc de 50 mégahertz (MHz) dans la bande de fréquences de 3,4 à 3,8 gigahertz (GHz) sur le spectre électromagnétique, au prix fixe de 350 millions d’euros. Un opérateur ne pouvait pas acquérir plus de 100 MHz. Orange a remporté la plupart des fréquences en jeu avec quatre «blocs»: au total, le groupe dispose de 90 MHz, contre 80 MHz pour SFR, et 70 MHz chacun pour Bouygues Telecom et Free.
Cette enchère principale sera suivie d’une enchère de positionnement « en octobre » permettant aux opérateurs de choisir s’ils préfèrent être situés au centre de la bande ou à ses extrémités, plus sensibles aux interférences avec d’autres services.
Succès pour certains, hostilité pour d’autres
«Ce sont des enchères réussies. Il faut saluer l’engagement très fort des quatre opérateurs qui confirment leur volonté d’investir massivement en France. Il faut le saluer », a déclaré Sébastien Soriano, président de l’Arcep, lors d’un point de presse organisé pour l’occasion au siège d’Ericsson France, à Massy (Essonne). « C’est un chiffre important », s’est félicité Cédric O, secrétaire d’État au numérique, également présent chez Ericsson France à Massy, l’un des principaux équipementiers télécoms mondiaux, pour l’annonce des résultats.
Cependant, la 5G a suscité l’hostilité d’une partie de l’opinion publique, des politiciens et des ONG, qui remettent en question l’intérêt de cette nouvelle technologie, invoquant des risques pour la santé ou l’environnement. Au point d’avoir déclenché un débat houleux au sein de la classe politique depuis l’appel à un moratoire sur l’attribution des fréquences par près de 70 élus de gauche et écologistes à la mi-septembre, et la réponse cinglante d’Emmanuel Macron qui avait plaisanté sur «le modèle amish» préféré des opposants à la 5G.
Technologie déjà lancée dans 30 pays
«Après un certain nombre d’échanges dans la société», le président de l’Arcep a lancé un «appel au dialogue», affirmant qu’il souhaitait travailler «main dans la main» avec les élus pour développer le réseau 5G sur tout le territoire. «La 5G est une technologie importante dans le cadre de la stratégie de rétablissement « Gouvernement, a martelé Cédric O, rappelant le retard de la France dans le déploiement de la nouvelle génération de réseau mobile, déjà lancée dans » 30 pays dans le monde « , notamment par les grands voisins européens de la France (Allemagne, Royaume-Uni, Italie , Espagne).
La première génération de téléphonie mobile a permis de passer des appels, la 2G pour ajouter du texte, la 3G pour commencer à envoyer des images et la 4G pour développer les usages de l’internet mobile et de la vidéo. En fin de compte, la 5G doit offrir des vitesses plus élevées et connecter tout ce qui ne peut pas l’être actuellement.