Economy

Les tensions entre la France et l’Allemagne planent sur le sommet des dirigeants de l’UE

Une querelle a éclaté entre deux des plus grandes économies de l’Union européenne après que Berlin a bouleversé certains de ses partenaires, notamment la France, en bloquant – à la dernière minute – un accord historique visant à interdire les nouvelles ventes de voitures à carburant fossile à partir de 2035.

L’interdiction est la clé du plan ambitieux de Bruxelles pour devenir une économie « climatiquement neutre » d’ici 2050, avec des émissions nettes de gaz à effet de serre.

Dans une mesure sans précédent ce mois-ci, l’Allemagne est intervenue après que l’interdiction de voiture ait déjà été approuvée dans le cadre du processus législatif de l’UE. Bruxelles a exigé l’assurance que la loi autoriserait la vente de voitures neuves équipées de moteurs à combustion fonctionnant au carburant synthétique.

Frustré par la France à la dernière minute, Paris a à son tour provoqué la colère de Berlin en insistant pour que l’énergie nucléaire reçoive une plus grande place dans les propositions de l’UE visant à produire davantage de technologies vertes en Europe.

Paris et Berlin ont traditionnellement travaillé ensemble pour faire avancer l’agenda de l’UE. Mais la division plane sur le sommet alors que les dirigeants se réunissent pour discuter du soutien de l’UE à l’Ukraine et de la manière de stimuler la compétitivité économique face aux menaces de subventions américaines et chinoises à l’ordre du jour.

La Commission européenne, le bras exécutif de l’UE, est en pourparlers avec le ministère allemand des Transports pour résoudre le différend sur les voitures.

Bien qu’aucun accord n’ait encore été conclu, les diplomates de l’UE affirment qu’il pourrait y avoir une proposition distincte dans les prochains jours.

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La question intérieure touche l’Union européenne

L’Allemagne, qui possède l’une des plus grandes industries automobiles du monde, a bloqué l’accord signé l’année dernière dans une décision considérée comme un produit de la politique intérieure. Le chancelier Olaf Scholz dirige une coalition des sociaux-démocrates, son rival les verts et les libéraux.

« C’est avant tout une affaire allemande et un débat interne à la politique allemande qui a atteint l’Europe », s’est plaint un haut diplomate de l’UE.

Le diplomate a ajouté : « Il n’est pas bon de reprendre le débat alors que le Parlement européen et le Conseil européen s’accordent sur un accord. Nous ne pouvons pas gérer de telles questions ».

Le carburant synthétique que l’Allemagne souhaite exempter est encore en développement et est produit à partir d’électricité à faible émission de carbone. La technologie n’a pas fait ses preuves, mais les constructeurs allemands espèrent qu’elle conduira à une utilisation accrue des moteurs à combustion.

Si l’Allemagne a mené la révolte contre l’interdiction des moteurs à combustion, elle n’est pas la seule. Il a formé une petite alliance avec des pays comme l’Italie, un autre grand constructeur automobile, et des pays d’Europe de l’Est comme la Pologne et la Hongrie.

La France ne s’est pas retenue de critiquer l’Allemagne.

Plus tôt ce mois-ci, le ministre français des Transports, Clément Bonne, a accusé son homologue allemand de mener une « révolution » contre l’interdiction des voitures neuves à essence ou diesel.

Dans ce contexte tendu, le président français Emmanuel Macron rencontrera Schulz en privé vendredi.

Affaires nucléaires françaises

Un autre point d’achoppement qu’ils devront soulever est la pression française pour que l’UE reconnaisse que l’énergie nucléaire a un rôle à jouer dans l’avenir vert de l’Europe.

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Le 16 mars, la Commission européenne a lancé de nouveaux plans pour stimuler la production de technologies propres en Europe en veillant à ce que les permis soient accordés plus rapidement et que les projets aient un meilleur accès au financement.

La France, puissance nucléaire, voulait que l’énergie atomique soit incluse dans la liste, mais alors qu’elle n’a pas réussi à atteindre cet objectif, elle a remporté une petite victoire.

Le nucléaire ne figurait pas dans les propositions annoncées mais les plans ne s’appliquent qu’aux réacteurs de génération IV qui n’existent pas encore, ce qui signifie que le nucléaire n’aura pas grand-chose à gagner.

Une source gouvernementale française a déclaré que Macron « se concentrera sur le rôle de décarbonation de l’énergie nucléaire » lors de la réunion des dirigeants.

Un autre haut diplomate de l’UE s’est montré moins optimiste quant à l’issue du sommet, compte tenu de la distance entre les capitales.

« Nous ne nous attendons pas à une percée spectaculaire sur une question spécifique », a déclaré le diplomate.

Beaumont-Lefebvre

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