Les marchés boursiers européens montent, confiants quant au résultat de l’élection présidentielle américaine
LES BOURSES EUROPÉENNES SONT EN HAUSSE
par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) – Les principales bourses européennes sont dans le vert jeudi dans les premières bourses, enchaînant une nouvelle session de hausse, soutenue par la perspective d’un Congrès américain divisé après les résultats du vote, ce qui pourrait profiter aux marchés financiers.
A Paris, l’indice CAC 40 gagne 0,63% à 4 953,79 points vers 06h15 GMT. A Francfort, le Dax prend 0,74% et à Londres, le FTSE prend 0,22%.
L’indice EuroStoxx 50 pour la zone euro a progressé de 0,77%, le FTSEurofirst 300 de 0,77% et le Stoxx 600 de 0,5%.
Joe Biden a prédit mercredi qu’il gagnerait les élections après des succès annoncés dans deux États clés – le Michigan et le Wisconsin – tandis que Donald Trump dénonçait la fraude, engageait des poursuites judiciaires et exigeait de nouveaux comptes.
Le candidat démocrate est crédité de 243 électeurs contre 214 pour le président républicain sortant, selon les dernières projections de l’institut de recherche Edison.
La bataille pour le Sénat est apparue mercredi soir pour donner l’avantage au camp républicain, qui conserverait le contrôle de la chambre haute, réduisant la perspective d’une large victoire démocrate, perçue par certains investisseurs comme un risque pour les actions.
«Une victoire de Joe Biden sans le soutien total du Sénat réduit le risque réglementaire et l’augmentation des impôts sur les sociétés», ont écrit les analystes de Nomura dans une note.
La réaction des marchés actions est qualifiée de « myope » par Gilles Moëc chez AXA Investment Managers qui souligne notamment que le scénario d’un Congrès divisé rendra difficile la mise en place d’un plan de relance budgétaire avant fin janvier 2021.
En fait, la pression sur les banques centrales devrait s’intensifier pour en faire plus.
La Banque d’Angleterre a ainsi augmenté le montant de ses achats d’actifs plus que prévu pour le porter à 895 milliards de livres sterling (989,81 milliards d’euros) dans une tentative de protéger l’économie britannique contre la deuxième vague de la pandémie de coronavirus.
Les investisseurs suivront de près les annonces de la Réserve fédérale (Fed) à 19h00 GMT, qui seront suivies d’une conférence de presse par son président, Jerome Powell.
« Face à la propagation du coronavirus, la Fed pourrait, pourquoi pas et contre toute attente, décider d’agir ce soir lors de sa réunion par l’augmentation de ses achats d’actifs ou d’autres ajustements pour signaler au marché qu’elle prend le relais de la crise », a déclaré John Plassard à Mirabaud.
VALEURS
Au-delà de l’actualité politique américaine, les investisseurs suivent une nouvelle série de résultats d’entreprises dont ceux de Société Générale qui ont renoué avec les bénéfices au troisième trimestre, permettant à son titre de gagner 2,73%.
Legrand prend 2,60% après la publication de résultats trimestriels supérieurs aux attentes et Veolia 2,54%, numéro un mondial du traitement de l’eau et des déchets ayant rapporté des résultats en hausse.
A la baisse, Arkema et CGG perdent respectivement 3,93% et 7,67% après leurs résultats.
A la Bourse de Francfort, la Commerzbank a reculé de 6,29%, parmi les plus fortes baisses du Stoxx 600, après avoir affiché une perte au troisième trimestre et Munich Re a chuté de 3,29% après que son bénéfice net a chuté de 77% au troisième trimestre.
Dialog Semiconductor grimpe de 7,37% après des résultats bien reçus.
Il porte dans son sillage l’indice technologique Stoxx, la meilleure performance du secteur avec un gain de 2,33%, qui bénéficie également de la forte croissance du secteur américain à Wall Street mercredi.
STMicro, AMS, ASML, Infineon et ASM International gagnent entre 2,83% et 4,74%.
UNE RUE DE MUR
La Bourse de New York s’est retrouvée mercredi, les investisseurs saluant les résultats des élections américaines qui, s’ils ne révèlent pas encore le nom du prochain président des États-Unis, sont jugés favorables aux actions.
L’indice Dow Jones a gagné 1,34% à 27 847,66 points. Le plus grand S & P-500 a gagné 2,20% à 3443,44 points et le Nasdaq Composite a progressé de 3,85% à 11590,78 points.
Le secteur américain de la technologie a progressé de 3,8%, prévoyant qu’un Congrès divisé réduirait la probabilité d’une plus grande réglementation et d’une augmentation des impôts sur les plus-values.
Les contrats à terme sur indices suggèrent jusqu’à présent une hausse de 0,9% à 2,3% des indices de référence à l’ouverture.
EN ASIE
La Bourse de Tokyo a amplifié ses gains de la veille dans le sillage de Wall Street. L’indice Nikkei a terminé en hausse de 1,73% à 24 105,28 points, un sommet de clôture de deux ans.
Les marchés boursiers chinois – avec le yuan – ont augmenté, avec une victoire de Joe Biden considérée comme plus propice à des relations pacifiques entre la Chine et les États-Unis.
Le CSI 300 à grande capitalisation du pays a gagné 1,48% et l’indice composite de la Bourse de Shanghai de 1,3%.
CHANGEMENTS
Sur le marché des changes, le dollar recule de 0,2% face à un panier de devises internationales après avoir déjà abandonné 0,5% mercredi. Le billet vert est tombé jeudi à un plus bas depuis plus de deux ans contre le yuan.
L’euro a rebondi de 0,35% à 1,1763 $ après avoir chuté la veille à un plus bas de plus de trois mois à 1,1602.
La livre s’est redressée par rapport au dollar et à l’euro après la décision de la Banque d’Angleterre d’intensifier son programme d’achat de titres.,
TAUX
Après avoir déjà perdu plus de 11 points de base mercredi, le rendement des bons du Trésor à 10 ans recule à nouveau. Il a rapporté plus de quatre points de base à 0,7228%, un plus bas en trois semaines, avec la perspective d’une relance budgétaire plus faible que prévu aux États-Unis.
En Europe, le rendement du Bund de même maturité a baissé d’un point à -0,655% dans les premières transactions.
A noter que sur le plan macroéconomique, les commandes à l’industrie allemande ont été décevantes, en hausse de seulement 0,5% en septembre contre + 4,9% en août et + 2% attendus par le consensus.
PÉTROLE
La perspective d’une présidence Biden étant jugée défavorable au marché pétrolier, les prix sont en baisse: le Brent perd 1,14% à 40,76 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,28% à 38,65 $.
(édité par Patrick Vignal)