Les manifestants français retournent dans la rue pour protester contre le régime de retraite de Macron
Des manifestants en France sont descendus dans la rue samedi, le septième jour de protestation contre les projets du président Emmanuel Macron de réformer le système de retraite, la police s’attendant à ce que jusqu’à 1 million de personnes participent à des rassemblements à travers le pays.
Les syndicats espèrent que Macron sera toujours contraint de reculer pendant que le Parlement débat du projet de loi, l’Assemblée nationale et le Sénat se dirigeant vers un vote final au début du mois.
« C’est la dernière étape », a déclaré Marelise Léon, déléguée syndicale CFDT. « Maintenant, le jeu est terminé », a-t-elle déclaré samedi à la radio France Info.
Cette semaine, Macron a refusé à deux reprises les appels urgents des syndicats pour le rencontrer dans un ultime effort pour le faire changer d’avis.
« Quand il y a des millions de personnes dans les rues, quand il y a des grèves et que tout ce que nous obtenons de l’autre côté est le silence, les gens demandent : que devons-nous faire de plus pour être entendus ? », a déclaré Philip Martinez, le président du groupe militant. Syndicat de gauche CGT.
« Les dirigeants de ce pays doivent cesser de nier ce mouvement social », a déclaré samedi le président de la CFDT, Laurent Berger.
La police a déclaré qu’elle attendait entre 800 000 et 1 million de personnes lors des 230 manifestations prévues à travers la France, avec jusqu’à 100 000 susceptibles d’assister à un rassemblement à Paris.
C’était le deuxième jour de manifestation du week-end, les syndicats espérant que les manifestants se présenteraient en plus grand nombre s’ils n’avaient pas à prendre un jour de congé.
– L’avenir des enfants –
« Je suis ici pour me battre pour mes collègues et pour notre jeunesse », a déclaré Claude Janvoin, 63 ans, conducteur de train à la retraite qui manifestait à Strasbourg, dans l’est de la France.
« Les gens ne devraient pas laisser le gouvernement s’en tirer comme ça, il s’agit de l’avenir de leurs enfants et petits-enfants », a-t-il déclaré à l’AFP.
Lors de la dernière grande grève et manifestation de mardi, le taux de participation était d’un peu moins de 1,3 million de personnes, selon la police, et de plus de trois millions selon les syndicats.
De nombreux secteurs de l’économie française ont été ciblés par les appels des syndicats à des grèves illimitées, notamment dans les chemins de fer, le transport aérien, les centrales électriques, les stations de gaz naturel et la collecte des ordures.
Samedi à Paris, les premières indications montraient que les transports urbains n’étaient pas beaucoup touchés par l’arrêt, à l’exception de certaines lignes de trains de banlieue.
La principale manifestation dans la capitale devait commencer vers 14h00 (13h00 GMT).
Pendant ce temps, aux premières heures de samedi matin, le Sénat français a repris le débat sur la réforme dont la principale mesure est de relever l’âge minimum de la retraite de 62 à 64 ans.
Les sénateurs ont jusqu’à dimanche soir pour conclure leurs débats, après quoi une commission doit rédiger une version finale du projet de loi, qui sera soumise aux deux chambres du parlement pour un vote final.
Si le gouvernement Macron ne parvient pas à réunir une majorité avant un vote, la Première ministre Elisabeth Bourne pourrait déployer un outil constitutionnel rarement utilisé, connu sous le nom d’article 49/3, pour faire avancer la législation sans vote.
Un sondage d’opinion publié par BFMTV samedi a montré que 63 % des Français soutiennent les manifestations contre la réforme, et 54 % soutiennent les grèves et les blocages dans certains secteurs.
Mais quelque 78% ont déclaré qu’ils pensaient que Macron finirait par adopter la réforme.
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