Les Français ont sauvé massivement en 2020
Le Livret A et le Livret de développement durable, qui garantissent néanmoins des taux d’intérêt bas, ont été un succès historique cette année.
Les chaussettes en laine sont pleines. Dans un contexte d’incertitudes économiques et sanitaires liées au Covid-19, l’année 2020 devrait rester dans les annales des records d’épargne de précaution. Le Livret A et le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), investissements qui garantissent néanmoins des taux d’intérêt bas, ont été un succès historique cette année.
Entre eux, Le Livret A et LDDS ont ainsi collecté plus de trois milliards d’euros de net en novembre, et plus de 35 milliards depuis le début de l’année. Si l’on intègre le montant des dépôts dormants dans les comptes courants des Français cette année (autour de 50 milliards d’euros) on approche les 100 milliards d’épargne fin novembre, note Le parisien . Selon les dernières estimations de la Banque de France, l’épargne totale pourrait même atteindre, fin 2020, le chiffre record de 130 milliards d’euros.
Confinement et inquiétudes concernant le chômage
Cette tendance à l’épargne devrait se poursuivre en 2021. » Les économies resteront élevées », Prévoit François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France. Selon ses estimations, les Français devraient à nouveau mettre de côté 70 milliards d’euros de plus en 2021. Ce qui voudrait dire que dans deux ans, 200 milliards auraient été retirés de la économie et consommation. Ou bien plus que le montant du plan de redressement.
Ce « explosion« Des économies sont dues »avoir simplement du mal à dépenser« , Surtout lors du premier confinement, a expliqué à l’AFP Valérie Plagnol, économiste et présidente du Cercle des épargnants. Autre facteur: »Les enquêtes montrent une réelle inquiétude face au chômage« , Encourager les ménages à se constituer »économies de précaution». «Dans le contexte anormal de 2020, les ménages ne veulent pas s’engager sur le long terme et préfèrent donc les produits liquides. Cette priorité pénalise le premier produit d’épargne français, l’assurance-vie», Ajoute Philippe Crevel, PDG du Cercle de l’épargne.
L’assurance vie négligée
En effet, l’assurance-vie, premier investissement en France, est le grand perdant de cette année 2020. Entre janvier et novembre, les Français ont retiré 7,3 milliards d’euros (à comparer avec une collecte nette positive de 23,3 milliards d’euros sur la même période en 2019). « L’année 2020 paie les conséquences de l’enfermement et de la crise, avec un marketing rendu difficile, mais aussi des effets sur le comportement des épargnants. L’épargne de précaution est en plein essor en lien avec les incertitudes qui poussent les ménages à remplir leurs réserves de précaution», Analyse Franck Le Vallois, directeur général de la Fédération française des assurances.
Que deviendront les chaussettes en laine? « Les ménages français disposant de liquidités importantes devraient faire des arbitrages dans les prochains mois, surtout si la situation sanitaire et économique se stabilise« Anticipe Philippe Crevel. Mais malgré les injonctions des consommateurs du gouvernement, difficile à prévoir. D’autant que cette épargne est inégalement répartie. Selon une étude du Conseil d’analyse économique (CAE), la moitié des économies supplémentaires ont été accumulées par les 10% les plus riches, tandis que les ménages les plus pauvres ont tendance à être endettés.
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