Les Français épargnent massivement … mais n’arrêtent jamais de creuser dans leur assurance vie
En novembre, pour le neuvième mois consécutif, les Français ont retiré plus d’argent qu’ils n’en ont mis sur ces types de contrats.
L’épargne des Français s’est gonflée avec les restrictions … sauf sur leurs contrats d’assurance-vie. Le marché français de l’assurance-vie a en effet connu un nouvel épisode de sortie en novembre, bien que moins marqué que les mois précédents, a annoncé jeudi la Fédération française de l’assurance, estimant que la situation « tend vers l’équilibre ».
En novembre, les compagnies d’assurance-vie ont collecté quelque 10,4 milliards d’euros auprès de leurs clients, tandis que le montant des prestations versées au cours de ce mois a atteint environ 10,5 milliards d’euros, selon les chiffres publiés. par la fédération. Il en résulte un encaissement net (l’argent placé moins les retraits) négatif, ou sortie, de l’ordre de 30 millions d’euros mais qui « continue de se rapprocher de l’équilibre », souligne-t-elle.
Depuis le début de l’année, le marché français de l’assurance-vie a en effet été très fortement affecté par la crise sanitaire et économique liée à l’épidémie de Covid-19, qui s’est traduite par des épisodes de sortie de deux milliards d’euros en mars, avril et mai. . Au cours des mois suivants, la sortie s’est poursuivie mais a ralenti continuellement.
Économies de précaution préférées
Ce faisant, les entrées nettes cumulées sur onze mois se sont révélées négatives et s’établissent à -7,3 milliards d’euros, contre une collecte nette positive de 23,3 milliards d’euros sur la même période en 2019. «L’année 2020 en paye les conséquences. d’endiguement et de crise, avec une commercialisation rendue difficile, mais aussi des effets sur le comportement des épargnants. L’épargne de précaution est en plein essor en lien avec les incertitudes qui poussent les ménages à faire face à leur épargne. réserves de précaution », Franck Le Vallois, directeur général des Français Fédération des assurances, a déclaré à l’AFP.
Dans le détail, les versements cumulés encaissés depuis janvier ont atteint 103,5 milliards d’euros, contre 132,8 milliards d’euros sur la même période en 2019, alors que les prestations versées aux assurés s’élevaient à 110,8 milliards d’euros. milliards d’euros, contre 109,5 milliards d’euros sur la même période en 2019. A fin novembre 2020, l’encours des contrats d’assurance vie s’élevait à 1,785 milliard d’euros.
Fait marquant de l’année 2020, «la part des paiements sur les supports en unités de compte augmente de manière assez significative», souligne M. Le Vallois. De janvier à novembre, la part des paiements en unités de compte a atteint 34% de l’ensemble des apports, contre 27% sur la même période en 2019. Les unités de compte désignent des placements dont le capital et les intérêts ne sont pas garantis, mais dont le rendement est potentiellement plus rentables que les investissements dits «euros», dont le capital et les intérêts sont garantis. Parmi les unités de compte figurent les actions, les ETF, les sicavs ou encore les SCPI.
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Décollage spectaculaire du Livret A
D’une manière générale, dans un contexte morose, « l’assurance-vie a tenu bon » car « depuis le début de la crise sanitaire, les ménages ont privilégié la sécurité et la liquidité, ce qui a conduit à une augmentation sans précédent du Livret A et des comptes courants. la nature, un investissement à moyen et long terme a été naturellement négligé », a répondu dans une note Philippe Crevel, directeur général du Cercle de l’Epargne, cabinet de conseil en épargne et sa réglementation.
En effet, le contraste entre l’assurance vie et les comptes d’épargne réglementés est révélateur: le Livret A a pour sa part enregistré une collecte nette solide de 2,4 milliards d’euros en novembre et récolté au total. plus de 27 milliards d’euros depuis le début de l’année, presque deux fois plus qu’à la même époque l’an dernier. Les encours sur le Livret A atteignaient désormais 325,8 milliards d’euros fin novembre (et même 446 milliards d’euros si l’on ajoute le Livret de développement durable et solidaire ou LDDS).
« Les ménages français disposant de liquidités importantes devraient faire des arbitrages dans les prochains mois, surtout si la situation sanitaire et économique se stabilise. L’assurance-vie devrait bénéficier de cette normalisation avec une augmentation de la collecte brute, peut-être en décembre et plus certainement en 2021 », anticipe Philippe Crevel.
Selon les dernières estimations de la Banque de France, les Français auraient dû économiser 200 milliards d’euros de plus qu’en période normale d’ici la fin de l’année prochaine (130 milliards en 2020 et 70 milliards en 2021). Une épargne forcée qui s’est jusqu’à présent largement concentrée sur les comptes d’épargne réglementés et les comptes courants.