Le coût économique de la pollution de l’air estimé à 3,5 milliards d’euros par an à Paris
La pollution de l’air n’est pas seulement la cause de dizaines de milliers de décès prématurés chaque année (plus de 400 000 au niveau européen, dont au moins 48 000 en France), elle a aussi un coût économique. également exorbitant, mais beaucoup moins bien documenté. Selon une étude publiée mercredi 21 octobre, il dépasserait 166 milliards d’euros par an à l’échelle des principales villes européennes, avec une moyenne d’environ 1000 euros par habitant. L’ardoise atteindrait 3,5 milliards d’euros pour Paris, avec une moyenne de 1 600 euros par habitant.
Commandée par un consortium d’ONG regroupées au sein de l’Alliance européenne pour la santé publique (EPHA), l’étude a été réalisée par le cabinet d’audit CE Delft, dont l’expertise alimente régulièrement les rapports de la Commission européenne. Il s’appuie sur les résultats de l’analyse de la qualité de l’air de 432 villes (dont 67 en France) en 2018. Trois principaux polluants ont été pris en compte: les particules fines, le dioxyde d’azote (émis en grande majorité par le trafic routier et principalement par le diesel) et l’ozone . Les coûts socio-économiques sont associés à chaque polluant.
L’étude en a identifié seize: frais médicaux pour traiter l’asthme ou la bronchite chez l’enfant, hospitalisations pour pathologies respiratoires ou cardiaques, diminution de l’espérance de vie, jours de travail perdus … Tous ces impacts sur la santé ont été « Monétisé » basée sur une grille d’évaluation développée par les services de Bruxelles, qui prend en compte la création de richesse au niveau de chaque ville.
Melun, Douai ou Fréjus
À partir de cette analyse détaillée, CE Delft a établi un classement des villes où le coût de la pollution atmosphérique est le plus élevé. En valeur absolue, c’est Londres (la capitale la plus peuplée d’Europe) qui occupe la première place, avec plus de 11,3 milliards d’euros. Il devance Bucarest (6,3 milliards) et Berlin (5,2 milliards). Paris arrive en septième position, devant Milan, Madrid et Budapest.
Par rapport au nombre d’habitants, la classification a une apparence complètement différente. Cette fois, c’est la capitale roumaine qui prend la tête avec 3 000 euros par habitant, devant Milan (2 800 euros), Padoue (2 455 euros), Varsovie (2 433 euros) et Bratislava (2 168 euros). Pour l’ensemble des 432 villes étudiées, la moyenne est d’environ 1 000 euros par habitant, soit l’équivalent de près de 4% du produit intérieur brut par habitant. Il est de 10% dans de nombreuses villes de Roumanie, de Bulgarie et de Pologne où les populations sont particulièrement exposées à l’air dégradé, notamment en raison de la permanence des centrales au charbon. « Notre étude révèle à quel point l’air toxique est nocif pour la santé, mais aussi à quel point les inégalités importantes existent entre les différents pays d’Europe », commentaire Sascha Marschang, secrétaire général de l’EPHA.
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