Le chien Curtis avait été acquis illégalement et « peu entraîné »
- Une jeune femme enceinte est décédée des morsures de chien il y a un an dans une forêt de l’Aisne.
- L’enquête a déterminé que seul le chien de son compagnon était impliqué, écartant la piste d’une meute de chiens de chasse.
- L’animal, un pitbull terrier américain, avait été acquis illégalement et entraîné à la morsure, une pratique interdite en France.
Cela fait presque un an qu’Elisa Pilarski, une jeune femme enceinte, retrouvé mort, tué par des chiens, dans une forêt de l’Aisne. Pendant longtemps, les soupçons ont visé une meute de chiens appartenant à un équipage de
chasser avec des chiens qui n’était pas loin de la scène de la tragédie. Selon le parquet de Soissons, il est désormais certain que seul Curtis, le chien du compagnon de la victime,
est impliqué dans sa mort. Un pitbull terrier américain qui n’avait rien à faire en France.
Le samedi 16 novembre 2019, Elisa Pilarrski, 29 ans, a lancé un appel inquiétant à son compagnon Christophe alors qu’elle promenait Curtis, le chien de ce dernier, en lisière de la forêt de Retz, à proximité de Saint-Pierre-Aigle. Quand l’homme est arrivé là-bas, il a trouvé la jeune femme morte, le corps couvert de morsures.
« Le chien Curtis a fait l’objet d’un entraînement à la morsure »
Une enquête avait été ouverte par le parquet de Soissons. Des échantillons d’ADN avaient été prélevés sur les cinq chiens appartenant au couple ainsi que sur 33 chiens d’une meute de chasse. Dans le même temps, des experts ont analysé les blessures sur le corps d’Elisa Pilarski. Il ressort de ces investigations que seul l’ADN du chien Curtis a été retrouvé sur le corps de la victime et les morsures sont
compatible avec la mâchoire du même animal. « Les expertises convergent et tendent à démontrer l’implication exclusive du chien Curtis dans les morsures qui ont conduit à la mort de Mme Pilarski », affirme le procureur de Soissons, Eric Boussuge.
L’enquête a également permis de déterminer que le chien impliqué, un pitbull terrier américain, avait été acquis par le compagnon de la victime dans un élevage aux Pays-Bas et introduit illégalement en France. Selon le parquet de Soissons, « il apparaît également que le chien Curtis a fait l’objet d’un dressage à la morsure, une forme de dressage interdite en France ». Les experts affirment également que «cette méthode de formation est de nature à abolir toute capacité de contrôle ou de discernement et conduit à des comportements sans discrimination concernant l’objet ou la personne mordue. «
Cependant, l’enquête judiciaire n’est pas close. Le parquet précise que les parties peuvent toujours demander des «actes supplémentaires». Le procureur espère également que la suite de l’enquête pourra se dérouler «dans un contexte pacifique». L’affaire avait en effet fortement opposé le camp des chasseurs, en particulier les défenseurs de la chasse à chiens, à celui de l’anti-chasse.