Le casse-tête des ouvertures d’entreprises le dimanche dans les situations d’urgence
Toutes les entreprises pourront-elles ouvrir le dimanche à partir du 29 novembre? C’est, semble-t-il, le souhait du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, qui s’est déclaré, mercredi 25 novembre, sur France Inter, « Favorable à l’ouverture des magasins tous les dimanches jusqu’à Noël », comme il l’avait également fait allusion aux commerçants. Ce dernier a exigé de pouvoir ouvrir plus longtemps en semaine ainsi que le dimanche, afin de disposer des stocks accumulés et d’étaler le flux de clients sur sept jours.
«Cette mesure, qui ne coûte pas un euro au gouvernement et ne repose que sur la main-d’œuvre des commerçants, peut permettre de [compenser] un peu du manque à gagner généré par la période de clôture, ont fait valoir, mercredi, plusieurs fédérations professionnelles. Il mettra également les magasins sur un pied d’égalité avec les marchands 100% Web, qui ont jusqu’à présent bénéficié, seuls, et 7 jours sur 7, de la consommation. » Selon le cabinet Retail Int., Les dimanches de décembre représentaient 12% du chiffre d’affaires des magasins non alimentaires en 2019.
De son côté, la ministre du Travail, Elisabeth Borne, avait laissé entendre, lundi, aux partenaires sociaux, qu’il n’était pas nécessaire de modifier les lois et que des instructions seraient transmises aux préfets. Car, sans l’aide du gouvernement, il est impossible d’ouvrir des magasins partout.
« Dimanches du maire »
Dispositifs permettant l’ouverture dimanche des boutiques ont été assouplis par la loi du 6 août 2015 pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques (dite «loi Macron») : 12 dimanches dans l’année au maximum (contre cinq auparavant), laissés à l’appréciation du maire ou du préfet; zones touristiques et zones commerciales dans lesquelles le travail est autorisé 52 dimanches par an; les gares et zones touristiques internationales (ZTI), avec des périmètres spécifiques, où les commerces peuvent ouvrir tous les dimanches et le soir jusqu’à minuit.
Sur les 40 villes métropolitaines de plus de 100 000 habitants, trois ont mis en place une zone dérogatoire sur tout leur territoire (Bordeaux, Toulon et Aix-en-Provence), permettant aux entreprises non alimentaires d’ouvrir toute l’année le dimanche. Mais d’autres maires sont beaucoup plus prudents. Sur les 37 restants, dix n’ont pas donné plus de cinq «dimanches du maire» en 2020, selon les chiffres de la Trade Alliance.
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