L’ASN fixe ses conditions pour prolonger la durée de vie des réacteurs
C’est une question cruciale pour l’avenir de l’industrie nucléaire. Les réacteurs les plus anciens du parc français pourront-ils continuer leur activité, quarante ans après leur mise en service? Dans un projet de décision publié le jeudi 3 décembre, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ouvre la voie à une prolongation de l’exploitation de ces réacteurs pour dix années supplémentaires et lance une consultation de la population sur le sujet.
S’il accueille les propositions « Ambitieux » d’EDF, le gendarme nucléaire met cependant en garde contre la capacité de l’exploitant à assurer ces projets colossaux dans un calendrier particulièrement contraint. «La poursuite de l’activité au-delà de quarante ans est un sujet sensible qui revêt une importance particulière pour l’opérateur, mais aussi pour le public», insiste Bernard Doroszczuk, président de l’ASN.
Depuis 2019 et d’ici 2030, trente-deux réacteurs de 900 mégawatts (MW), répartis dans huit centrales, feront l’objet de leur quatrième visite décennale. Tous les dix ans, l’exploitant est en effet tenu de procéder à un examen approfondi de l’état des installations et d’améliorer leur niveau de sécurité. Le premier réacteur du Tricastin (Drôme) a été le premier à connaître son quatrième arrêt décennal, qui a mobilisé près de 5 000 travailleurs pendant six mois.
La réglementation française ne prévoit pas de «durée de vie» maximale des réacteurs, mais une partie des équipements a été initialement conçue sur la base de 40 ans de fonctionnement. Dès 2009, EDF a fait savoir qu’il souhaitait prolonger l’activité du parc jusqu’à cinquante ans, voire soixante ans – aux États-Unis, certains réacteurs pourront fonctionner jusqu’à soixante ans et les pays européens ont également validé une extension. activité.
Améliorez la sécurité
Le vieillissement des installations sera donc particulièrement scruté lors des quatrièmes visites décennales. Certains équipements majeurs sont impossibles à remplacer: c’est le cas notamment de la cuve du réacteur et de l’enceinte de confinement en béton qui la loge, mais aussi de nombreux câbles ou canalisations. « Ce qui est important, c’est d’avoir une bonne compréhension des phénomènes du vieillissement et de suivre leur évolution, explique Julien Collet, directeur général adjoint de l’ASN. L’enjeu est de vérifier qu’il n’y a pas de phénomènes de dégradation des équipements qui nous échappent. « Les générateurs de vapeur, qui ont vieilli plus vite que prévu, ont déjà été remplacés.
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