L’Angleterre peaufine à son tour
Boris Johnson a longtemps résisté à ses conseillers scientifiques, qui lui suggéraient déjà depuis plusieurs semaines un véritable recentrage. Il a préféré miser sur une approche régionale. Mais la réalité de la deuxième vague de l’épidémie a rattrapé le Premier ministre britannique, comme beaucoup d’autres dirigeants ailleurs en Europe.
Samedi 31 octobre, alors que le cap du million d’infections à coronavirus venait d’être dépassé, il a annoncé un confinement «dur» d’un mois pour l’Angleterre. Tout est fermé du 5 novembre au 2 décembre, sauf écoles, universités, magasins de première nécessité et usines.
« Désolé de vous déranger un samedi », commença le chef. « Je pense toujours passionnément que [l’approche des restrictions régionales] était la bonne, car nous connaissons le coût économique et sociétal de la fermeture de l’économie » plus «Le virus va plus vite que les scénarios de nos scientifiques. (…) Nous risquons des milliers de morts par jour, des pics pires qu’en avril [sans des mesures radicales] »Boris Johnson a poursuivi.
« Nous ne nous dirigeons pas vers un confinement complet pour mars et avril, mais le message restera le même: restez à la maison, protégez le NHS. [l’hôpital public britannique] et sauver des vies », conclut-il en s’assurant de rester « Optimiste: les choses iront mieux au printemps prochain, avec un espoir réaliste de vaccins et de tests rapides. »
Les écoles resteront ouvertes
Le leader, qui avait mis du temps à réagir lors de la première vague, avait pourtant pris des mesures relativement tôt pour contrer la seconde. La «règle de six» – rassemblements limités à six personnes à l’intérieur et à l’extérieur – a été mise en place à partir de la mi-septembre, le système des zones à haut risque à partir de la mi-octobre – avec le recentrage partiel de plus de 10 millions de personnes dans le nord de l’Angleterre accompagnée de la fermeture de pubs, cafés, gymnases ou casinos. Mais les taux de contamination continuent d’augmenter, y compris dans le sud du pays, jusqu’alors partiellement préservé.
« Si rien de plus n’est fait, le nombre de décès pourrait être deux fois plus élevé et même plus que lors de la première vague », a prévenu Patrick Vallance, le conseiller scientifique en chef du gouvernement, pointant une capacité hospitalière anglaise qui pourrait être atteinte vers le 20 novembre en l’absence de reconfiguration.
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