La Terre a accéléré sa rotation en 2020!
En 2020, pour la première fois depuis le début des mesures il y a 50 ans, la Terre a tourné plus vite que d’habitude. Les scientifiques prédisent qu’il en sera de même en 2021. Allons-nous utiliser une seconde intercalaire pour réajuster l’heure? La question est posée.
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Nous voulions tous en finir avec ça année 2020. Et il semble que même la Terre ait tout fait pour y parvenir. Elle a commencé à tourner un peu plus vite que d’habitude. Jusque-là, le record de la journée la plus courte était détenu le 5 juillet 2005. Notre planète s’était alors retournée sur elle-même en 1,0516 millisecondes de moins que la moyenne de 86 400 secondes qui dure une journée. En 2020, ce record a été battu … 28 fois! Et le 19 juillet a établi un nouveau record avec une journée plus courte de 1,4602 millisecondes.
Rien d’inquiétant cependant. Un certain nombre de circonstances peuvent vitesse de la terre. le mouvements de son cœur, de ses océans, de son atmosphère. Et encore plus. De plus, à 27 reprises depuis 1972, il a fallu recourir à une seconde intercalaire pour réajuster l’heure astronomique et l’heure donnée par le horloges atomiques. En 2016, une seconde a été ajoutée le 31 décembre à 23 heures, 59 minutes et 59 secondes.
Supprimer une seconde intercalaire?
Mais, à un moment où la communauté internationale remet en question le bien-fondé du principe, pour la première fois, les scientifiques se demandent s’il ne sera pas nécessaire de supprimer un saut de seconde. Parce qu’en 2021, ils attendent le La Terre tourne au moins aussi vite.
Selon leurs calculs, en 2021, la journée moyenne devrait être inférieure de 0,07 milliseconde à la moyenne de 86 400 secondes. Le 9 juillet pourrait marquer un nouveau record avec une journée de 1,88 milliseconde plus courte. Sur toute l’année, horloges atomiques pourrait accumuler un retard d’environ 24 millisecondes. Mais en principe, l’utilisation d’une seconde intercalaire ne se produit que lorsque la différence de durée de la journée dépasse 400 millisecondes. Donc en 2016, nous avions dépassé 490 millisecondes.
Une seconde de plus en 2016: quand la terre ralentit
C’est bien connu, le temps estargent. Afin de maintenir la cohérence entre le temps des horloges atomiques et celui déterminé à partir de la rotation de la Terre, qui n’est pas constante, une seconde supplémentaire de temps dit bissextile sera ajoutée le 31 décembre 2016.
Article de Laurent Sacco publié le 30/12/2016
Depuis 1972, le Bureau Central du Service International de Rotation de la Terre et des Systèmes de Référence situé à l’Observatoire de Paris en a ajouté sporadiquement une seconde au Temps Universel Coordonné (UTC). La rotation de la Terre, qui est utilisée pour définir le temps universel (UT) à partir de l’orientation de la Terre par rapport à étoiles, n’est pas constante dans le temps. Il faut donc faire des ajustements si l’on veut être en accord avec l’heure UTC, qui est beaucoup plus stable car basée sur horloges atomiques.
Il faut cependant garder à l’esprit que les modifications du Rotation de la Terre ne sont pas effectuées régulièrement. Ainsi, la seconde de temps universel à ajouter ne résulte pas d’une décroissance à vitesse constante de celle de la rotation de notre planète. En conséquence, cet ajout peut avoir lieu sur plusieurs années consécutives ou, au contraire, être différé pour une durée indéterminée. Il se peut même qu’un jour nous devions couper une seconde.
Déjà en 2012, une seconde intercalaire devait être ajoutée. © euronews
Le temps de la seconde intercalaire est compté …
En tout cas, depuis l’introduction de ce système, nous avons dû ajouter 26 secondes à l’UTC. Ces ajouts sont généralement prévus soit pour le 1er janvier, soit pour le 1er juillet à minuit. Un 27e est prévue pour la transition de 2016 à 2017.
L’ajout d’un saut de seconde est vouée à disparaître car la mondialisation des échanges avec Internet et l’utilisation des satellites, notamment avec le GPS, ne s’adaptent pas bien à une heure qui ne repose pas uniquement sur des horloges atomiques. La disparition d’une heure UT au profit d’une heure UTC s’accompagnera néanmoins d’autres problèmes qui doivent être résolus. En attendant, la pratique de la seconde intercalaire est maintenue au moins jusqu’en 2023.
Une seconde de plus en 2005
Article de l’Observatoire de Paris publié le 30/12/2005
Le 1er janvier 2006, à 1h du matin, les montres devront être retardées d’une petite seconde. Très exceptionnellement, la minute entre minuit 59 minutes et 1 heure durera une seconde de plus que la normale, soit 61 secondes au lieu de 60. Toute horloge qui comptera les 60 secondes habituelles pour cette minute affichera donc « 1 heure » avec une seconde. à l’avance, et devra être corrigée, au moins pour ceux qui ont besoin de l’heure légale à la seconde près.
Dans l’échelle de temps internationale « UTC », cette seconde supplémentaire, ou « saut » comme on l’appelle, aura lieu le 31 décembre 2005 juste avant minuit. Les scientifiques ont donc tendance à considérer qu’il appartient à 2005. Mais en France, en raison du décalage horaire par rapport à l’UTC en période de la journéel’hiver (+1 h), il arrivera en effet à 1h le 1er janvier 2006.
Cette seconde se joue à l’Observatoire de Paris. En effet, le département Systèmes de Référence Espace-Temps – SYRTE, à travers ses activités dans les domaines de la mesure de la rotation de la Terre et de la métrologie du temps, joue un rôle clé dans cet événement.
La rotation de la Terre sur elle-même qui détermine le passage des jours et des nuits, ralentit à long terme, principalement à cause des effets d’attraction lunisolaire. De plus, notre planète est perturbée par ses constituants internes (noyau, manteau) et externe (atmosphère, océans).
Or, le temps se mesure désormais par des moyens insensibles aux humeurs de la Terre, grâce à 250 horloges atomiques appartenant à plusieurs pays du monde, dont 25 en France. Ensemble, ils permettent de calculer le temps universel coordonné – UTC (1).
Et l’UTC est si régulier qu’il apparaît rapidement un décalage entre lui et le temps des jours et des nuits déterminé par la rotation de la Terre sur elle-même.
Ce changement peut être ennuyeux pour certains applications, un accord international signé en 1972 stipule que la différence entre les deux ne doit jamais dépasser une seconde (2). C’est à cela que servent les secondes intercalaires: lorsque le décalage entre UTC et le temps lié à la rotation de la Terre approche d’une seconde, l’insertion d’une seconde intercalaire en UTC permet de remettre ces deux échelles à zéro. entre eux.
L’Observatoire de Paris fournit des services scientifiques confiés par des organisations nationales et internationales. C’est pour cette raison qu’une composante du Service International de la Rotation Terrestre et des Systèmes de Référence – IERS, située au SYRTE, est chargée de la prédiction et de l’annonce de ces secondes intercalaires. Cette décision est ensuite mise en œuvre par les autorités internationales et nationales chargées de la diffusion temps.
Ralentissement à long terme de la vitesse de rotation de la Terre depuis 1830 (en rouge).
La courbe en rose représente l’influence du noyau fluide de la Terre.
Pour la France, c’est LNE-SYRTE (3) qui est responsable de cette mission. Cette autre composante du SYRTE produit le temps universel coordonné de l’Observatoire de Paris – UTC (OP). Cette référence de haute précision est utilisée par l’horloge parlante de France Télécom, hébergée à l’Observatoire de Paris, pour diffuser l’heure légale française; Vous pouvez l’écouter en composant le 36 99. L’heure légale basée sur UTC (OP) est également diffusée de manière transparente par encodage sur l’onde porteuse de France Inter, afin qu’elle puisse être utilisée à tout moment par les laboratoires, les industriels, les collectivités, etc. , dans toute la France métropolitaine (4).
Des discussions internationales en cours depuis plusieurs années pourraient conduire à une modification de ce système. L’UTC se dissocierait alors de la rotation de la Terre et nous n’aurions plus à ajouter des secondes intercalaires.
Remarques :
(1) Le Bureau international des poids et mesures – BIPM, organisation internationale située à Sèvres, est responsable du calcul de l’UTC. Il s’agit d’une échelle de temps dite «papier», connue pour être retardée jusqu’à 6 semaines. Tout pays ayant besoin d’une métrologie du temps efficace doit réaliser sa propre version approximative de l’UTC en temps réel. Pour la France, cette référence est le Temps Universel Coordonné de l’Observatoire de Paris – UTC (OP).
(2) Jusqu’en 1960, l’unité de seconde était définie comme la 86400e partie d’une journée solaire moyenne de l’année 1900. Aujourd’hui elle est définie comme 9 192 631 770 périodes du rayonnement correspondant à la transition entre deux niveaux hyperfinesétat fondamental du’atome de césium 133.
(3) Un contrat-cadre entre le Laboratoire National de Métrologie et d’Essais – LNE, l’Observatoire de Paris et le CNRS crée, au sein du SYRTE, le LNE-SYRTE, un laboratoire chargé de produire et de mettre à disposition des références nationales pour la métrologie du temps et fréquences.
(4) Un partenariat entre la Chambre Française d’Horlogerie et des Microtechniques – CFHM et le LNE gère ce moyen de diffusion de l’heure légale.
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