Economy

La reprise de l’économie française faiblit et l’avenir reste incertain

C’est dans un climat de double incertitude – incertitudes sur l’évolution de l’épidémie elle-même et incertitudes sur l’évolution des restrictions sanitaires – que les experts de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) ont livré, mardi 6 octobre, leurs analyses sur la situation économique. Une prévision accompagnée de toutes les conditions rigoureuses, compte tenu de la nature extrêmement changeante de la situation, mais qui repose sur un constat bien réel: la reprise se flétrit au fur et à mesure que le Covid-19 se propage.

Au troisième trimestre, l’activité économique a reculé de 5% par rapport à son niveau d’avant la crise, bien qu’un «fort rebond» par rapport au point bas atteint pendant l’emprisonnement, où la baisse était d’environ 30%. Mais l’amélioration espérée au quatrième trimestre – certains évoqués même au début d’une reprise plus dynamique qu’attendu – n’aura sans doute pas lieu: en septembre, les anticipations des entreprises pour les trois prochains mois se sont dégradées, notamment dans le secteur des services.

Un quatrième trimestre atone

Selon des enquêtes de terrain menées par l’Insee, une entreprise sur trois a indiqué début octobre ne pas avoir de visibilité sur l’avenir. Les prévisionnistes économiques s’attendent donc à un quatrième trimestre atone en termes d’activité. Pour l’ensemble de 2020, le dynamisme de l’été permet donc à l’Insee de maintenir sa prévision d’une contraction de 9% du PIB. Dans ce jeu, tous les acteurs sont les perdants: la consommation des ménages, qui représente environ la moitié de l’activité en France, baisserait de 7% sur l’année, l’investissement des entreprises de 10% tandis que les exportations chuteraient de 18%.

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En l’absence d’une reprise plus forte, il n’y a pas de miracle à attendre du côté de l’emploi. Si les secteurs peu touchés par la crise continueront à embaucher modérément, l’hémorragie se poursuivra dans l’hôtellerie-restauration, les transports, les loisirs, les services culturels … En fin d’année, quelque 840000 emplois auront disparu par rapport à 2019, dont 750000 emplois salariés. Dans la mesure où, dans le même temps, les personnes qui avaient temporairement quitté le marché du travail pendant l’accouchement et la saison estivale redeviennent disponibles pour occuper un emploi, le chômage augmentera automatiquement.

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L’Insee prévoit un taux de chômage de 9,7% en fin d’année, 1,6 point de plus qu’un an plus tôt. Mais  » il n’est pas exclu que le chiffre de 10% soit atteint », Concède Julien Pouget, chef du service économique. En effet, les entreprises, qui ont pu maintenir jusqu’à présent tout ou partie de leurs effectifs, notamment grâce au soutien du chômage partiel par l’Etat, atteignent les limites de l’exercice. Non seulement les perspectives de retour à une activité normale s’amenuisent, mais aussi les contraintes financières s’accroissent, avec la fin des moratoires sur les remboursements de prêts par exemple.

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Beaumont-Lefebvre

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