La police française expulse des centaines de personnes d’un camp de migrants près de Dunkerque
Un grand nombre de policiers français évacuent des personnes d’un camp de fortune près de Dunkerque où vivaient jusqu’à 1 500 personnes.
Des centaines de personnes, y compris des familles avec de jeunes enfants, ont dû emballer leurs affaires alors que des agents munis de boucliers anti-émeute ont bouclé la zone tôt mardi matin.
La dernière évacuation intervient alors que ceux qui vivent dans des conditions difficiles sur la côte nord de la France – dont beaucoup espèrent des traversées périlleuses vers le Royaume-Uni – font face à des temps incertains alors que les températures baissent.
Pendant ce temps, un ministre du gouvernement britannique a insisté sur le fait que la Grande-Bretagne entretenait de « bonnes relations de travail » avec la France malgré la nouvelle querelle sur la traversée de la Manche.
A Grand Synthe, à l’est de Dunkerque, jusqu’à 1 500 personnes vivent dans un camp de fortune sur le site d’un complexe industriel vétuste depuis six mois.
Mais tôt mardi, des policiers français sont arrivés en grand nombre et se sont déplacés pour démanteler le camp.
On pense que les habitants de Grand Synthe sont principalement des Kurdes irakiens arrivés via des réseaux de passeurs, dont beaucoup ont l’intention de risquer leur vie pour traverser le détroit de Pas de Calais sur de petits bateaux.
« Quand on démantèle un camp de migrants, il s’agit avant tout de mettre des gens dans des abris, surtout avec le début de l’hiver », a déclaré à l’Associated Press le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
Des évacuations de camps de migrants à Calais et à Dunkerque ont lieu régulièrement depuis la destruction de The Jungle au milieu des vives critiques des associations caritatives.
On peut voir de la fumée s’élever de l’intérieur du camp de Grande-Synthe et un petit feu brûlant sur le côté du terrain.
La rue adjacente était entourée de camions de la police nationale et un grand nombre d’officiers se tenaient le long du périmètre alors que l’évacuation se poursuivait tout au long de la matinée, tandis que d’autres étaient vus à l’intérieur du camp.
Enveloppés dans des vestes face à la froide matinée de novembre, des dizaines de personnes se sont alignées derrière des balustrades en acier en attendant de monter à bord des bus.
Beaucoup ont levé le pouce en attendant d’être transférés, transportant ce qui restait de leur maison qu’ils pouvaient mettre dans des sacs à dos ou laisser éparpillés sur le sol.
On peut voir une femme attendant de monter à bord d’un bus portant un gilet de sauvetage, peut-être en prévision d’une tentative mettant sa vie en danger de traverser le canal.
Claire Mosley, fondatrice de l’association caritative d’aide aux migrants Care4Calais, a déclaré : « La façon dont les gens sont traités à Calais et à Dunkerque est dégoûtante.
«C’est un cycle sans fin d’abus et de harcèlement qui n’accomplit rien mais nuit aux plus vulnérables.
« Le niveau actuel de frustration qui s’accumule des deux côtés de la Manche est dû à une chose : ces politiques de « dissuasion » ne fonctionnent clairement pas.
Il est temps pour notre gouvernement d’essayer quelque chose de nouveau.