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La justice française au banc des accusés alors que Sarkozy crie «  scandale  »

La justice française a remporté une série de victoires majeures dans des affaires de corruption très médiatisées contre des politiciens de droite, mais ces succès ont déclenché des allégations de partialité et des attaques verbales contre les procureurs et les juges.

Après l’inculpation surprenante de l’ancien président Nicolas Sarkozy cette semaine, le débat a fait rage sur la question de savoir si l’épée de la justice se renforçait ou si ses frappes étaient truquées.

Sarkozy, qui est devenu le premier président moderne à être condamné à la prison, a constamment cherché à dépeindre les multiples enquêtes sur ses affaires depuis son départ en 2012 comme une chasse aux sorcières.

Il l’a décrit comme « un scandale qui restera dans les annales de l’histoire », et a demandé si la France vit toujours sous la primauté du droit, et a suggéré que les tactiques des enquêteurs nous rappellent celles de la « Russie de Poutine ».

Interrogé mercredi sur sa réaction lors d’une interview télévisée aux heures de grande écoute, l’homme de 66 ans a déclaré qu’il était «habitué à souffrir de ce harcèlement».

L’inculpation de Sarkozy de promotion de l’influence est intervenue après la décision en juin dernier de son allié et Premier ministre de longue date, François Fillon, qui a été reconnu coupable d’avoir accordé de faux emplois parlementaires à sa femme.

Fillon, dont la campagne présidentielle a été déraillée par des allégations en 2017, a autrefois accusé les juges de complot « d’assassinat politique ».

Jeudi, c’était au tour de l’ancien ministre de la Défense François Lyotard, qui s’est dit « honteux du système judiciaire français » après avoir été reconnu coupable d’avoir organisé des pots-de-vin dans des accords de défense dans les années 1990.

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Les attentats, notamment de Sarkozy et de ses alliés, ont poussé le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti cette semaine à s’inquiéter des «cris» et de ce qu’il a appelé «le manque de confiance» dans la justice.

Le successeur de Sarkozy à la présidence, François Hollande, a déclaré samedi qu’il « ne peut pas accepter ces attaques répétées contre le pouvoir judiciaire et son indépendance ».

Déjà en France, moins d’une personne sur deux (48%) exprime sa confiance dans la justice, selon une enquête annuelle menée par l’institut politique Civipov de l’Université de Sciences Po à Paris.

– Condamnations –

Une grande partie des «cris» a été dirigée contre le Bureau national du procureur financier (PNF), une agence spécialisée dans la lutte contre la corruption créée en 2014 pour poursuivre les fraudeurs et les criminels en col blanc.

Dans les sept années qui ont suivi, il est devenu l’un des parquets les plus redoutés de France, après que Claude Jeanne s’en soit pris à Sarkozy, le principal confident de Fillon et Sarkozy.

Ils ont tous été condamnés, mais feront appel.

Parmi les autres personnes amenées par le Fonds national des réservations figurait le maire d’une riche banlieue parisienne, Patrick Balkani, qui aurait utilisé des comptes offshore et des villas de luxe cachés aux autorités fiscales.

Certaines critiques portent sur le choix des cibles par le PNF – notamment les problèmes récents liés à la droite – tandis que d’autres remettent en question ses méthodes, qui incluent l’écoute électronique à grande échelle.

« La justice politisée vient d’autres pays, d’autres régions géographiques », a déclaré cette semaine le directeur du Fonds national palestinien, Jean-François Bonnert, interrogé sur les accusations de partialité.

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« Le Front national palestinien ne pratique pas la politique et le Front national palestinien ne s’occupe pas des crimes politiques: le Front national palestinien s’occupe des crimes économiques et financiers », a-t-il dit.

Les partisans du bureau soulignent qu’il a été formé par un gouvernement socialiste pour poursuivre l’un de ses responsables: l’ancien ministre du Budget, Jerome Cahuzac, qui cachait de l’argent sur un compte bancaire suisse.

– Amendes et confiscations –

Le travail du PNF va bien au-delà de la poursuite des responsables politiques de premier plan, qui représentent une petite minorité des 605 affaires actuellement supervisées par son équipe de 17 juges spécialisés.

De nombreux cas impliquent des étrangers, y compris le fils imprudent du dirigeant de longue date riche en pétrole de la Guinée équatoriale. Lamine Diak, ancien directeur mondial de l’athlétisme; Et des personnalités qui ont participé à l’attribution de la Coupe du Monde de la FIFA au Qatar et à la Russie.

En 2017, le Fonds national palestinien a négocié un versement de 300 millions d’euros (360 millions de dollars) de la part de la branche suisse de la banque britannique HSBC, et a reçu une amende de 3,7 milliards d’euros de la banque suisse UBS en 2019, pour inciter les clients à s’engager fraude.

« Le bureau a rendu aux caisses de l’Etat une somme assez importante de 10 milliards d’euros sous forme de confiscations et d’amendes », a déclaré mardi Bonnert à la radio RTL.

Tom Burgess, auteur du livre récent « Kleptopia: How Dirty Money Is Conquering the World », dit que la « première étape standard » des personnes corrompues est d’essayer d’affaiblir leurs enquêteurs.

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Il a déclaré à l’AFP que le soutien financier et politique d’institutions telles que le Front national palestinien est essentiel dans les démocraties avancées.

« Ils sont en première ligne, mais en général, ils sont incroyablement sous-financés », a-t-il déclaré.

Crédibilité

Les procès des hommes politiques français – et les allégations de partialité – sont antérieurs à la création du Front national français.

Le regretté président de droite Jacques Chirac et les anciens premiers ministres Alain Juppé et Edith Cresson ont été inculpés.

Mais certains craignent que, bien que le Front national palestinien se montre le plus fort après son succès contre Sarkozy, il est sévèrement exposé avec sa crédibilité en jeu.

Si l’ancien président réussit à renverser sa condamnation, la réputation du Front national palestinien et du système judiciaire au sens large en prendra un coup dur.

Et le journal Le Monde a écrit mardi que le bureau « est sorti, renforcé par la décision de justice (contre Sarkozy), sans être totalement sûr de l’avenir ».

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Delphine Perrault

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