La justice européenne confirme l’interdiction d’un appareil contesté par les fabricants
La justice européenne a ouvert la voie, jeudi 17 décembre, à d’éventuelles mises en accusation en France dans le cadre du scandale de « Scandale du diesel ». La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a jugé que l’utilisation par un constructeur automobile d’un appareil susceptible de fausser les tests d’émissions de gaz polluants était interdite par le droit européen.
Le fait que cet appareil « Aide à prévenir le vieillissement ou le colmatage du moteur », comme le prétendent les fabricants, « Ne peut justifier » sa présence, considère dans son arrêt la CJUE, établie au Luxembourg, et qui a été saisie par des juges d’instruction français chargés d’enquêter sur la fraude.
Le constructeur concerné par cette affaire n’est pas nommé, mais il s’agit de Volkswagen, selon une source proche du dossier. Une éventuelle mise en examen (mise en examen) en France du groupe allemand et de trois autres constructeurs (PSA, Renault et Fiat) a été suspendue de cette décision de la CJUE.
« Appareils d’invalidation »
« La Cour de justice a jugé que les logiciels modifiant le fonctionnement des systèmes de recirculation des gaz d’échappement constituent des dispositifs d’invalidation destinés à tromper les tests d’homologation »a réagi Charles Constantin-Vallet, avocat des propriétaires blessés par le scandale. « Cette décision, en principe, ouvre la voie en Europe à l’indemnisation de tous les clients induits en erreur par les constructeurs automobiles, principalement le groupe Volkswagen », il ajouta.
Le groupe allemand a reconnu à l’automne 2015 avoir équipé 11 millions de ses véhicules diesel de logiciels capables de falsifier les résultats des tests antipollution et de dissimuler des émissions dépassant parfois jusqu’à quarante fois les normes autorisées.
La CJUE note en particulier que « Le logiciel en question » modifié « Le niveau des émissions du véhicule en fonction des conditions de conduite qu’il détecte et ne garantit le respect des limites d’émission que lorsque ces conditions correspondent à celles appliquées lors des procédures d’homologation ». Le scandale du «dieselgate», qui a donné lieu à des poursuites judiciaires dans de nombreux pays, a déjà coûté 30 milliards d’euros à Volkswagen.