La gestion de la pandémie a sapé la confiance dans les experts
Les renversements dans les instructions données et le manque de transparence sur leurs fondations ont semé la confusion parmi la population. Et ce sont les scientifiques qui en paient le prix.
Rappelez-vous, il y a quelques mois à peine, en France comme dans de nombreux pays hors d’Asie, le port du masque n’était pas recommandé pour tout le monde. Il faut dire que le message initial de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la protection individuelle contre Covid-19 soulignait simplement qu’elle était nécessaire dans les milieux médicaux où les patients infectés étaient susceptibles de tousser directement sur ou à proximité du personnel infirmier.
La connaissance de ce tout nouveau virus était encore très rare et les experts ont émis l’hypothèse qu’il se comportait de la même manière que la grippe. Nous étions loin du consensus disant qu’il peut être transmis par les aérosols que nous émettons lorsque nous respirons, ce qui signifie qu’aujourd’hui l’OMS considère que « Le port d’un masque est l’une des mesures essentielles visant à arrêter la transmission et à sauver des vies ». Mais ces changements dans le discours des pouvoirs publics ont semé la confusion et sapé la confiance que la population leur accorde.
«Le problème fondamental réside dans la parfaite assurance avec laquelle des décisions intempestives ont été annoncées, disent Stuart Ritchie, psychologue, et Michael Story, co-créateur d’une application d’aide à la décision, dans un article dans lequel ils ont co-écrit Unherd. Quand on prend position sans faire les réserves nécessaires, il est très difficile, tant que la situation change, de faire marche arrière sans perdre la face. «
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Courrier international