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La France méprise la Chine au Forum Indo-Pacifique – Politico

Alors que la France se prépare à dérouler le tapis rouge à Paris le mois prochain pour un forum où les ministres de l’UE rencontreront 30 ministres des affaires étrangères de la région indo-pacifique, l’absence de la Chine ne sera que trop apparente.

La liste des invités français pour l’événement du 22 février s’étend des pays à forte densité régionale comme le Japon, l’Inde et la Corée du Sud aux archipels comme les Comores et la Micronésie, mais pas Pékin.

L’événement portera sur « les défis de sécurité et de défense, les questions de numérique et de connectivité, dans le cadre de l’initiative ‘Global Gateway’ sur les infrastructures mondiales, ainsi que les enjeux mondiaux », selon Régime du gouvernement français Une de ses priorités dans l’Union européenne en ce début d’année. Global Gateway est le nom donné aux aspirations de l’Union européenne à correspondre à l’énorme initiative « la Ceinture et la Route » de Pékin – un réseau de systèmes d’infrastructure d’importance stratégique qui relie la Chine aux économies occidentales.

Le président français Emmanuel Macron a partagé des messages mitigés sur la Chine. Fin 2020, par exemple, il était l’un des principaux dirigeants de l’UE à rechercher un accord commercial historique malgré les profondes inquiétudes internationales concernant le bilan de Pékin en matière de droits de l’homme. Il devrait également envoyer un ministre adjoint aux Jeux olympiques d’hiver de Pékin la semaine prochaine, au mépris de l’appel de Washington au boycott diplomatique. En revanche, dans le domaine géostratégique, Macron a cherché à pousser l’Union européenne vers une politique indo-pacifique qui sert de contrepoids à la montée en puissance de la Chine.

La France, en tant qu’actuelle présidence tournante semestrielle du Conseil de l’Union européenne, pousse le bloc vers une « plus grande autonomie stratégique », censée réduire la dépendance à l’égard des produits manufacturés chinois dans des secteurs allant de la santé à l’ingénierie.

Comme la Chine, les États-Unis n’ont pas reçu d’invitation.

De manière peut-être surprenante, la France tend une branche d’olivier à l’Australie, malgré les récentes retombées diplomatiques sur l’accord AUKUS, dans lequel Canberra a renoncé à un contrat de sous-marin français en échange d’offres américaines et britanniques.

La France a fourni peu de détails sur la réunion prévue. Mais à la suite de la saga AUKUS, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a clairement indiqué la façon dont la France envisage les problèmes potentiels avec la montée en puissance de la Chine.

« Pour entreprendre une pleine concurrence avec la Chine, dont nous voyons la montée en puissance militaire, les objectifs dominants et l’agressivité croissante, y compris les moyens militaires si nécessaire, nous voulons de notre côté travailler à la construction d’un modèle alternatif au modèle chinois, dans le plein respect », a-t-il ajouté. « Il s’agit d’affronter la stratégie de la Chine, qui repose souvent sur une façade de multilatéralisme et consiste à piéger chaque pays de cette région dans une confrontation asymétrique.

Paris tient à engager les pays qui ont été économiquement dépendants de la Chine ces dernières années. Le Bangladesh, le Sri Lanka, le Kenya et Djibouti figurent sur la liste des invités, selon des notes diplomatiques consultées par Politico. Tous, selon un diplomate informé de la réunion, « risquent de tomber dans le piège de la dette chinoise, sinon déjà » dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route », une accusation que Pékin a rejetée à plusieurs reprises.

L’Union européenne a lancé le programme Global Gateway à la fin de l’année dernière pour promouvoir des infrastructures durables comme alternative à ce que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a qualifié de « dépendances » vis-à-vis de la Chine. Un deuxième diplomate s’attendait à ce que des projets concrets soient annoncés peu après l’événement de Paris.

Dans ce cadre, la France invite également plusieurs nations insulaires – Seychelles, Maurice, Comores, Samoa, Fidji, Micronésie et Maldives. Cela survient alors que la Chine intensifie son jeu autour des nations insulaires de l’Indo-Pacifique. Le mois dernier, lors d’une visite aux Maldives, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a proposé un nouveau forum entre la Chine et les nations insulaires de l’océan Indien « pour unir leurs forces et se développer ensemble ».

« La question la plus importante est de savoir s’il s’agissait d’un événement essentiellement symbolique ou tangible », a déclaré Antoine Bondaz, spécialiste des relations franco-chinoises à la Fondation pour la recherche stratégique, un groupe de réflexion basé à Paris. « Quel est l’enjeu pour que l’UE soit un partenaire fiable ? Il ne s’agit plus de convenir que l’Europe a besoin d’une stratégie, mais de mettre en œuvre certaines initiatives clés qui nous ont jusqu’à présent fait défaut ».

Un autre sujet majeur est le comportement de la Chine en mer de Chine méridionale.

À l’exception du Myanmar administré par la junte, tous les pays du bloc de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) seront invités. Ils vont de Singapour et de la Thaïlande, favorables à l’Occident, à ceux les plus proches de Pékin, comme le Cambodge et le Laos.

L’ensemble du bloc de l’ASEAN négocie minutieusement un « code de conduite » avec Pékin depuis des années sur la mer de Chine méridionale, alors que Pékin s’efforce d’étendre sa présence militaire et ses revendications territoriales.

La France a déjà utilisé les événements diplomatiques récents, comme Réunion des ministres des affaires étrangères et de la défense Avec leurs homologues japonais la semaine dernière, pour faire le point sur le sujet. « Ils veilleront à ce que le code de conduite en mer de Chine méridionale en cours de discussion entre la Chine et l’ASEAN soit conforme à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer », ont déclaré les ministres japonais et français. [​​United Nations Convention on the Law of the Sea] Il ne remet pas en cause les droits et intérêts d’un tiers en mer de Chine méridionale.

Astor Abel

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