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La France durcit les règles de vaccination des agents de santé – Manille Bulletin

PARIS, France – Le gouvernement français est confronté mercredi à une impasse avec des dizaines de milliers d’agents de santé et de soignants à propos d’une nouvelle règle les obligeant à recevoir un vaccin COVID-19 ou à être suspendus sans salaire.

Dès mercredi, le personnel hospitalier, les ambulanciers, les travailleurs domestiques retraités, les médecins privés, les pompiers et les personnes qui s’occupent à domicile de personnes âgées ou infirmes — soit environ 2,7 millions de personnes au total — doivent pouvoir prouver qu’ils ont eu au moins une injection de vaccin.

Le président Emmanuel Macron a lancé l’ultimatum il y a deux mois, mais des dizaines de milliers de soignants restent vulnérables.

La Confédération des syndicats de ligne dure, l’un des plus grands syndicats du secteur public français, a mis en garde contre une « catastrophe sanitaire » si le gouvernement suspendait un grand nombre d’agents de santé et empêchait les médecins du secteur privé d’exercer.

Les travailleurs de la santé unis se sont joints aux opposants au nouveau « permis de santé » du coronavirus requis pour entrer dans les restaurants, les cafés et les musées lors de manifestations hebdomadaires à travers la France au cours des deux derniers mois.

Mardi, quelques centaines ont participé à une manifestation syndicale devant le ministère de la Santé à Paris.

« Que l’on se fasse vacciner ou pas, nous sommes contre la rendre obligatoire », a déclaré à l’AFP Valérie, une infirmière auxiliaire de 57 ans qui n’a pas voulu révéler son nom de famille.

– Annulation d’opérations – La chaîne d’information BFM a rapporté, mardi, qu’un hôpital de la ville de Montélimar, dans le sud du pays, a commencé à annuler des dizaines d’opérations prévues la semaine prochaine en raison du manque d’anesthésistes vaccinés.

« Quatre théâtres ne pourront pas fonctionner comme d’habitude », a déclaré au réseau Henry Othman, directeur du comité médical de l’hôpital.

Les estimations publiées par l’Agence nationale de santé publique il y a une semaine ont montré qu’environ 12% du personnel hospitalier et environ 6% des médecins des cliniques privées n’avaient pas encore été vaccinés.

La Fédération nationale des ambulanciers (FNMS) estimait fin août que 13% de ses membres luttaient toujours contre les vaccins contre le coronavirus.

Amal Benotmane, une infirmière de 41 ans et père de trois enfants qui travaille dans un hôpital psychiatrique du nord de Lille, s’est dit à l’AFP être « extrêmement préoccupé » par les effets secondaires du vaccin jusqu’à ce qu’il soit vacciné même si cela signifiait perdre son emploi.

« J’ai déjà eu un cas bénin de Covid et je considère que les risques l’emportent sur les avantages », a-t-il déclaré lors d’une manifestation samedi soir.

La France n’est pas le premier pays à prendre des mesures pour forcer la vaccination des personnes travaillant avec des personnes vulnérables.

Le président américain Joe Biden a rendu la semaine dernière la vaccination obligatoire pour des millions d’employés et de sous-traitants fédéraux ainsi que pour les entreprises de plus de 100 employés.

En Europe, l’Italie a rendu le vaccin obligatoire pour les agents de santé fin mai, et envisage d’étendre la mesure aux retraités à domicile en octobre, tandis que la Grèce l’a déjà introduite aux deux catégories d’aidants.

Malgré les appels à la clémence des syndicats français, le gouvernement s’est engagé à poursuivre cette politique.

« Nous ne reculerons pas », a prévenu le Premier ministre Jan Castix le mois dernier.


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Astor Abel

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