La fin du charbon en Grande-Bretagne
01 octobre 2024Mardi, 10h41.
Auteur : Flagman.bg
La Grande-Bretagne est devenue le premier pays industrialisé sans charbon
Richard Montgomery a travaillé pendant 43 ans à la centrale électrique au charbon de Ratcliffe, sur l'île Sour, a rapporté la chaîne publique allemande ARD. L’homme, bien sûr, n’est pas content que son ancien lieu de travail ferme ses portes ce soir. Montgomery dit qu'il est fier de travailler ici. Il estime que cela a été bénéfique pour son pays. Mais cette époque touche désormais à sa fin, dit-il. « Nous devons regarder vers l'avant. »
Cette centrale électrique est énorme. Il fournit de l'électricité à deux millions de familles. Dans ses meilleures années, l’usine employait 3 000 personnes. Aujourd'hui, c'est son dernier jour de travail.
Le gaz : une alternative plus propre et moins chère
La Grande-Bretagne a de nombreuses raisons de fermer des centrales électriques au charbon, comme l'expliquent les médias allemands de droit public. Au début du millénaire, des efforts plus sérieux ont été déployés pour améliorer la qualité de l’air. Les centrales électriques au charbon comme celle-ci avaient besoin d’être modernisées. Cela a rendu l’électricité produite au charbon plus chère.
Le gaz est une alternative plus propre et moins chère au charbon, explique Jess Ralston de l'Unité britannique de renseignement sur l'énergie et le climat. « La Grande-Bretagne tire son gaz de la mer du Nord, il est donc économiquement logique de mettre fin à l’énergie alimentée au charbon », dit-elle. En 2022, 38 % de l'électricité du pays provient du gaz. En outre, ces dernières années, la consommation d’électricité au Royaume-Uni a diminué et, dans le même temps, l’énergie éolienne a été ajoutée au mix énergétique.
Les énergies renouvelables sont plus attractives
« Les énergies renouvelables sont désormais compétitives et attractives pour les investissements », a déclaré Ralston à ARD. C’est pourquoi on se tourne du charbon vers le gaz, mais aussi vers les énergies renouvelables, car les réserves de gaz de la mer du Nord pourraient bientôt s’épuiser.
En Allemagne, 26 % de l'électricité provient encore de centrales à charbon, mais aussi 32 % de l'énergie éolienne. Cependant, le pays ne dispose que de très peu de centrales à gaz et n’utilise plus l’énergie nucléaire. En comparaison, l’énergie éolienne au Royaume-Uni est plus petite et le nucléaire représente 15 % du mix énergétique total. Les Britanniques continuent de construire des centrales nucléaires, mais cela coûte très cher, et reste le gros problème du traitement des déchets.
La Grande-Bretagne vise à redistribuer son mix énergétique afin de pouvoir réduire ses émissions de dioxyde de carbone au minimum absolu d’ici 2035. Le nouveau gouvernement travailliste souhaite également développer la production d’énergie solaire. En plus de faciliter à nouveau la construction d'éoliennes dans les zones rurales. Selon Ralston, cette option serait principalement due au fait que le Royaume-Uni dispose d'un certain nombre de projets de stockage d'électricité à grande échelle. La plus grande installation de stockage d'électricité au monde est en cours de construction près de Manchester.
Pour beaucoup, cette transition est émouvante
Aujourd’hui, les habitants de Ratcliffe-on-Sur ressentent très clairement le changement d’énergie. Les huit grandes tours de refroidissement seront démolies. L'entreprise allemande Uniper, propriétaire de la centrale électrique, souhaite y produire de l'hydrogène écologique.
Claire Taylor dirige un pub dans le quartier. Pour elle, la fin des tours de refroidissement sera un moment d’émotion. Pour elle, les tours et les ouvriers font partie du paysage de sa région natale. Son père y travaille également. Il devra désormais chercher un nouvel emploi.
Auteur : Christoph Pjossel (ARD)