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La bérézina judiciaire de Donald Trump

Donald Trump lors d'un rassemblement pour soutenir les candidats républicains au Sénat à Valdosta, en Géorgie, le 5 décembre.

Avocats burlesques, plaintes bancales, pluie d’échecs: la guerre lancée par Donald Trump contre l’élection présidentielle du 3 novembre s’est transformée en déroute. La bérézina du président sortant devait prendre fin le 8 décembre, date limite fixée par la loi à partir de laquelle la désignation par État de l’électorat ne peut plus être contestée. Leur vote aura lieu six jours plus tard, le 14 décembre, officialisant la victoire de Joe Biden.

Cette guerre a commencé six mois plus tôt le 1est May, avec Donald Trump partageant sur son compte Twitter un article controversé mettant en doute la sécurité du vote par correspondance. Elle lui permet de lancer son offensive contre ce mode d’expression du suffrage que la pandémie Covid-19 promet de multiplier. « Ne pas autoriser les FALKED ELECTIONS », Commente-t-il. Jusqu’à la veille du scrutin, Donald Trump reprend l’accusation préventivement plus de six cents fois. Un vrai battage médiatique.

Discréditer le vote

Depuis des semaines, les sondages montrent que les électeurs démocrates, plus soucieux des mesures de protection contre la maladie que les républicains, ont l’intention d’y recourir massivement. Pour le président sortant, privé d’un bilan économique flatteur par le coronavirus, discréditer ce vote est un bon moyen de semer le doute en cas de défaite.

C’est la coutume du genre. Il avait déjà dénoncé un « Élection truquée » en 2016 avant de le gagner de justesse à la surprise de tous. Vexé d’avoir été largement laissé pour compte par Hillary Clinton en termes de vote populaire, il s’est alors lancé dans la quête de centaines de milliers de votes illégaux exprimés selon lui par des sans-papiers. Une commission spécialement créée n’a cependant pas pu les identifier.

Le soir du scrutin, la dynamique redoutée par Donald Trump entre en jeu. Arrivé d’abord en tête dans les États clés grâce aux suffrages exprimés dans les bureaux de vote, principalement par les électeurs républicains, il voit son avance progressivement érodée par l’inclusion de la poste bulletins de vote, comptés plus lentement. A deux heures et demie du matin, il a pris la parole à la Maison Blanche pour annoncer un renvoi impossible devant la Cour suprême afin d’arrêter les opérations de dépouillement des bulletins de vote qui ont commencé à se retourner contre lui: la guerre était déclarée.

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Lothaire Hébert

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