Est-ce vraiment sombre dans les profondeurs de l’espace? Les scientifiques ont des réponses
Atlantico: Voici une question simple que nous nous sommes tous posée: pourquoi la nuit est-elle sombre?
Âge d’Anna: Vous poseriez la question à n’importe qui, ils vous répondraient « parce que le soleil s’est couché et qu’il fait nuit » et c’est vrai, l’étoile du jour nous fournit la lumière et quand elle descend en bas. l’horizon s’assombrit! Quoi de plus naturel? Sauf que la science se méfie des apparences et que l’obscurité de la nuit lui pose problème. Si l’Univers est infini et criblé d’un nombre incalculable d’étoiles, ce qu’il est probablement, que le ciel soit sombre la nuit n’est pas du tout normal. Partout où nous regardons, nous devrions rencontrer une étoile brillante, et le ciel nocturne, au lieu d’être parsemé de petits points lumineux, devrait être entièrement recouvert de lumière. C’est ce qu’on appelle le paradoxe d’Olbers, du nom d’un médecin astronome allemand qui, chevauchant les 18e et 19e siècles, avec son imagination galopante, l’avait élevé. Mais il a fallu attendre le XXe siècle et la cosmologie moderne pour résoudre ce problème beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît à première vue. En fait, il y a un commencement à tout: le Big-Bang a donné naissance à l’espace et au temps, puis des galaxies se sont formées dans lesquelles des étoiles naissent, vivent, meurent, et la lumière de tous ces mondes nous parvient. décalé et n’a pas eu le temps depuis le début de combler toutes les lacunes …
Les étoiles proches contribuent-elles autant à la lumière que les étoiles lointaines?
Il y a des étoiles dans toutes les directions, dans toutes les tailles et dans différentes couleurs. Contrairement aux robinets, les rouges sont les plus froids, les bleus les plus chauds… Le plus proche est notre Soleil, une naine jaune qui nous éclaire à la mi-temps. C’est lui qui exerce la plus grande influence sur notre ciel de jour, et son absence la nuit laisse place à d’autres avec le résultat que l’on sait qui n’est pas très lumineux: notre ciel est noir parsemé de points plus ou moins scintillants. La plus proche de nous, Proxima Centauri, visible de l’hémisphère sud, est à 4 années-lumière, c’est-à-dire que nous la voyons aujourd’hui telle qu’elle était à l’époque, il y a exactement 4 ans 9 mois… Toutes les étoiles que nous observons avec l’œil nu appartient à notre Galaxie et, avec le télescope, de grands groupes comme le nôtre, il y en a à perte de vue. Plus on regarde loin, plus on remonte dans le temps et, en remontant 14 milliards d’années, dans la fraction de seconde qui suit la grande explosion originelle, il n’y a qu’un magma incandescent. Les astrophysiciens ont réussi à prendre une image de l’Univers peu de temps après sa naissance et c’est étonnant: à cette époque, pas de galaxie, pas d’étoile, pas de molécule, pas d’atome, l’espace est rempli de radiations intenses, infiniment chaud, infiniment dense, insupportable …
Comment la recherche a-t-elle tenté au cours des siècles de répondre à cette question?
La nuit noire a fait couler beaucoup d’encre. Heinrich Olbers n’a pas été le premier à avoir soulevé le paradoxe. Avant lui, Johannes Kepler avait utilisé cet argument pour démontrer – à tort – que l’Univers ne pouvait pas être infini comme le prétend Giordano Bruno qui a été brûlé pour ses idées, mais c’est une autre histoire. La solution n’était pas simple, pendant des siècles les astronomes l’ont recherchée et depuis qu’ils l’ont trouvée des livres entiers ont été écrits sur le sujet, des émissions de radio lui ont été consacrées. Il est difficile de faire le tour de la question en quelques lignes, je propose donc une explication de mon ami Hubert Reeves, toujours agréable à entendre. Dans son dernier livre on retrouve la première image de l’Univers à partir de laquelle tout s’est joué et «la fureur de vivre» à chaque page! Une invitation au voyage en fin de nuit.