Enfermement allégé: ce que Macron a en tête
La date est maintenant connue. Mardi 24 novembre, à 20 heures et à la télévision, dans le format désormais traditionnel du discours présidentiel. Près d’un mois après le début de la reconfiguration qu’il a annoncé le 28 octobre, Emmanuel Macron s’adressera à nouveau aux Français. Avec un objectif en vue: esquisser les premières grandes lignes d’une éventuelle sortie progressive de l’enfermement, initialement à partir du 1er décembre, si et seulement si les indicateurs de santé sur l’épidémie de Covid-19 continuent à initier la tendance encourageante des derniers jours. «Le pays est sur la bonne voie», a même concédé Jean Castex vendredi matin, en marge d’un déplacement dans le Finistère. Tout le week-end et en début de semaine, les rencontres seront donc liées pour préparer cette intervention du chef de l’Etat.
Il s’agit de répondre aux trois principales revendications exprimées par les Français ces derniers jours: la réouverture des petites entreprises, celle des lieux de culte et des lieux culturels. Toujours en suspens, le sort des stations de ski. Les élus concernés seront reçus lundi par Jean Castex.
Des entreprises non essentielles publiées le 28 novembre?
Vendredi matin, une réunion au sommet a réuni les ministres Bruno Le Maire (Économie), Olivier Véran (Santé) et Elisabeth Borne (Travail) par visioconférence avec les fédérations professionnelles pour définir un protocole de santé. A ce stade, l’hypothèse d’une réouverture dès le week-end prochain, celle du 28-29, tient sérieusement le cordon. Avec néanmoins un report du Black Friday d’une semaine, au 4 décembre.
«Maintenir une opération promotionnelle aussi forte que le Black Friday en même temps, cela aurait conduit à des mouvements de foule que nous ne pouvons pas nous permettre compte tenu de la crise sanitaire», explique Matignon, qui veut relâcher l’emprise d’un certain nombre d’entreprises qui ne sont pas essentielles. pour commencer les achats de Noël. Mais cette réouverture sera néanmoins soumise à certaines règles strictes, avec un tonnage probablement augmenté de quatre à huit mètres carrés par client.
Un réservoir d’oxygène qui ne devrait cependant pas profiter aux bars et restaurants, soupçonnés d’être des lieux à risque de contamination et qui ne pourra probablement pas rouvrir avant 2021.
Trente personnes maximum pour les services religieux?
Lundi après-midi, une réunion par visioconférence avec Beauvau et les principaux représentants des religions devrait permettre d’identifier les premières solutions, alors que plusieurs manifestations ont eu lieu ces derniers jours pour exiger un assouplissement des règles.
Partant de l’obligation constitutionnelle de garantir la liberté de culte, Jean Castex admet en petit comité qu’avec des indicateurs de santé qui sont aujourd’hui meilleurs, il aura l’obligation de desserrer l’emprise, pour la reprise des masses notamment. Selon nos informations, l’horizon du 1er décembre pourrait même être avancé au week-end prochain. Mais sous certaines conditions, avec a priori trente personnes maximum autorisées, comme pour les enterrements. A moins qu’un gabarit au mètre carré ne soit fixe, comme pour les commerces.
Espoir de culture?
«Dès l’ouverture des lieux de culte, la question des espaces culturels se pose nécessairement. Même si, d’un point de vue constitutionnel, ce n’est pas la même obligation », résume un ministre. «C’est un sujet que nous devons évidemment mettre sur la table. Les Français ne comprendraient pas que nous autorisons à nouveau les messes, et que nous ne permettons pas de retourner au théâtre, au cinéma ou à une exposition. Politiquement, c’est même intenable », reconnaît un macroniste chevronné.
Mais encore une fois, à quelle condition? «Nous ne pouvons pas avoir une jauge fondamentalement différente de celle accordée pour les cérémonies religieuses. Si nous commençons dans trente, cela pourrait aider les très petits théâtres, mais ce n’est pas ce qui va rouvrir l’Opéra de Paris… »