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En Corée du Sud, une décision de justice sur les «  femmes de réconfort  » a irrité le Japon

Portraits d'anciens sud-coréens

Le Japon a vivement réagi à sa condamnation, vendredi 8 janvier, par la justice sud-coréenne pour indemniser douze femmes dire «réconfortant» – un euphémisme pour les femmes majoritairement coréennes contraintes à la prostitution pour les soldats de l’armée impériale pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le porte-parole du gouvernement japonais Katsunobu Kato a appelé la décision « Profondément regrettable » et de « Totalement inacceptable par le Japon », tandis que l’ambassadeur sud-coréen a été convoqué au ministère des Affaires étrangères.

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Historiquement, le jugement rendu dans ce premier procès civil contre l’archipel en Corée du Sud a condamné Tokyo à verser 100 millions de won (environ 75 000 euros) à chacun des plaignants, dont certains sont décédés au cours de la procédure. «Des preuves, des documents et des témoignages montrent que les victimes ont subi des souffrances physiques et psychologiques extrêmes et inimaginables. Aucune compensation n’est venue alléger leurs souffrances », le tribunal a statué.

Restaurer la dignité des victimes

« Je suis profondément ému par la décision », a réagi Kim Kang-won, l’un des avocats des plaignants. «C’est le premier verdict du genre pour les victimes des troupes japonaises.  » Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a déclaré qu’il respectait la décision et souhaitait tout faire pour restaurer la dignité des victimes.

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Pour le Japon, la condamnation n’a aucune valeur. Il considère que les demandes d’indemnisation pour la période de colonisation de la péninsule (1910-1945) et la guerre étaient « Complètement et définitivement » réglé lors de la normalisation des relations diplomatiques en 1965 et que celles des femmes «de confort» ont été réglées par le signature en 2015 d’un accord bilatéral dans cette direction.

Tokyo voit également dans la procédure une violation du principe de l’immunité juridictionnelle des États, qui protège les pays des poursuites à l’étranger. Il a donc refusé de participer aux audiences et ne fera pas appel de la décision, ce qui pourrait l’exposer à la saisie de certains de ses avoirs en Corée du Sud.

Relations faibles

Ses arguments ont été rejetés par le tribunal sud-coréen, pour lequel les accords conclus ne prévalent pas sur le droit des victimes de demander réparation. En ce qui concerne l’immunité juridictionnelle, la justice sud-coréenne s’est appuyée sur l’exemple de Luigi Ferrini, un Italien déporté et contraint aux travaux forcés en Allemagne nazie en 1944-1945. M. Ferrini avait déposé une plainte en 1998 contre l’Allemagne et la Cour suprême de son pays avait décidé en 2004 que l’immunité devait être levée dans les affaires de crimes de niveau international. L’Allemagne avait saisi la Cour internationale de justice (CIJ), qui avait rejeté la décision italienne. Le Japon envisagerait une action similaire avec l’organe des Nations Unies.

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Lothaire Hébert

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