Disney supprime 28000 emplois aux États-Unis à cause de la pandémie de Covid-19
Les employés de Disney, en chômage technique depuis avril, espéraient qu’un coup de fil soit rappelé au travail. Vingt-huit mille d’entre eux seront en effet définitivement licenciés, notamment en raison de l’absence de calendrier pour la réouverture du California Disneyland Park.
L’annonce est liée au différend entre le géant du divertissement et l’État de Californie sur la question de la réouverture partielle du parc d’attractions. Cela survient quelques heures après que les autorités locales ont annoncé que le comté d’Orange, où se trouve le complexe, n’avait pas fait suffisamment de progrès dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19 pour envisager sa réouverture. Les parcs à thème se sont plaints qu’aucune feuille de route spécifique pour eux n’ait été publiée.
Quatre-vingt mille emplois seraient directement dépendants du parc de la région d’Anaheim, où le chômage a explosé. « Nous sommes prêts à ouvrir et espérons avoir bientôt des directives de l’Etat » de Californie, a déclaré le vice-président de Disneyland Patrick Finnegan en vidéo. Le groupe a partiellement rouvert ses activités de restauration et d’hôtellerie. Les deux tiers des licenciés étaient employés à temps partiel. Le groupe employait plus de 220000 personnes à fin 2019.
Rien n’est comme avant
En Floride, les autorités de l’État, républicain, sont beaucoup plus favorables à la réouverture de l’économie et le parc Disneyworld, situé à Orlando, (Floride) a partiellement rouvert depuis juillet, mais une récente visite dans l’un des parcs d’attractions de la région (le musée de l’espace de Cap Canaveral) était édifiant: parkings déserts, restaurants fermés, rien n’est pareil dans le monde du tourisme américain, tandis que les salariés de Disney se sont précipités début septembre vers la banque alimentaire organisée tous les samedis à Orlando par le syndicat du groupe.
Disney a perdu 4,72 milliards de dollars au deuxième trimestre de 2020, sa première perte en plus d’une décennie. La division des parcs d’attractions a causé une perte de 2 milliards de dollars, avec des revenus en baisse de 85%.
L’action du groupe a rebondi lorsqu’il est apparu que, à l’instar de son concurrent Netflix, Disney était performant dans le monde entier avec l’ouverture de son service de streaming de films à la demande, Disney +. Il avait attiré plus de 60 millions de téléspectateurs en neuf mois de lancement. Face à la persistance de la pandémie, Disney a lancé son film Mulan sur demande en septembre, au prix de 30 dollars (25,50 euros), au grand dam des réseaux de cinéma qui aurait dû le diffuser à partir du 21 août.
Le cas confirme qu’en l’absence d’un vaccin fiable et généralisé, une reprise normale de l’économie des loisirs et du tourisme est difficile à envisager.