Coronavirus: la Polynésie refuse le confinement malgré une contamination massive
Il n’y aura pas de recomposition « à ce stade » en Polynésie, ont annoncé ensemble vendredi le haut-commissaire et le président de cette collectivité d’outre-mer. Une décision prise malgré un taux d’incidence de 884 à Tahiti et Moorea, bien supérieur à celui de la métropole.
« Un confinement, comme nous l’avons vécu en avril dernier, serait un nouveau blocage de la vie quotidienne dans notre pays: arrêter le travail, arrêter les voyages, arrêter nos écoles, cultes … ce serait un désastre économique et social pour tous les Polynésiens », a expliqué Edouard Fritch, le président de la Polynésie, une collectivité d’outre-mer, autonome en matière de santé.
Taux d’incidence multiplié par 4 à 5
Le taux d’incidence, bien supérieur à celui de la métropole, « a été multiplié par 4 à 5 en quatre semaines », a indiqué le ministère de la Santé local, selon lequel 50% des patients testés sont positifs.
Les personnes qui ne présentent aucun symptôme ne sont plus testées: le nombre de cas positifs est donc bien supérieur aux chiffres officiels.
Jeudi, l’hôpital de Tahiti s’est prononcé en faveur de l’accouchement. « Avec plus de 400 nouveaux cas positifs par jour ce mois dernier, la Polynésie s’est hissée, malheureusement pour nous, parmi les pays ayant le taux d’infection le plus élevé au monde », a reconnu Edouard Fritch lors d’un point de presse.
Couvre-feu maintenu
La Polynésie française ne ferme pas non plus ses frontières, pour permettre aux touristes de continuer à venir, même si le Haut Commissaire Dominique Sorain a souligné un «effondrement de l’activité touristique», pilier de l’économie locale, qui se traduit par sa chute une baisse du PIB de dix%.
Le haut-commissaire et le président, pour leur part, ont maintenu le couvre-feu et renforcé d’autres mesures visant à limiter les rassemblements: les salles de fête et de réunion sont toutes fermées. Les bars et les installations sportives intérieures restent également fermés.
«C’est la dernière étape avant l’enfermement, nous sommes sur une ligne de crête», a toutefois prévenu le haut-commissaire, qui a exhorté la population à mieux respecter les gestes de barrière, même avec la famille, et à reporter les vacances. familial et convivial.
33 patients décédés
Sans un ralentissement de la courbe épidémique, l’hôpital pourrait atteindre le point de saturation dès novembre. Il a sollicité la réserve nationale de santé, d’autant plus que 7 à 8% des soignants ont déjà été contaminés, selon son directeur Claude Panero.
Le plan blanc activé par le centre hospitalier de Polynésie française a déjà coûté plus de huit millions d’euros.
Trente-trois patients sont décédés du Covid-19 en Polynésie française.