science

Ce que nous savons de la nouvelle campagne de vaccination contre la grippe qui vient de démarrer

La campagne de vaccination contre la grippe a débuté mardi dans toute la France. En période de pandémie de coronavirus, il prend un caractère encore plus important pour les personnes à risque.

Publié

Mise à jour

Temps de lecture : 3 min.

C’est une campagne de vaccination forcément spéciale contre la grippe saisonnière. Au milieu de la crise du Covid-19, elle a commencé le mardi 13 octobre à travers le pays pour les personnes les plus vulnérables. C’est d’autant plus important aux yeux du gouvernement que les symptômes des deux virus sont parfois similaires (fièvre, courbatures, fatigue, etc.).

Sûr son site, le ministère de la Solidarité et de la Santé rappelle que « la grippe est une infection respiratoire qui peut entraîner de graves complications chez les personnes à risque, telles que la pneumonie ou l’aggravation d’une maladie chronique déjà existante (diabète, insuffisance cardiaque ou respiratoire, etc.) » Chaque année en France, elle provoque la mort d’environ 10 000 personnes, selon Santé publique France. Voici ce qu’il faut retenir de cette campagne de vaccination 2020.

Un objectif de 75% de vaccination des personnes à risque

Les autorités sanitaires veulent « couverture proche de 75% » pour la vaccination contre la grippe chez les personnes pour qui il est recommandé. Cet objectif, qui correspond à celui défini par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), est nettement plus élevé que le niveau atteint l’an dernier, qui « n’était que de 47,8% » (52% pour les plus de 65 ans mais seulement 30% pour les moins de 65 ans à risque), rappelle le ministère de la Santé, de la Santé publique France et de l’Assurance maladie, dans un communiqué.

Pour l’occasion, « un dispositif de communication à grande échelle » sera déployée pour inciter les personnes à risque (pensionnaires des maisons de retraite, femmes enceintes, aidants, etc.) à se faire vacciner.

Soulager la congestion dans les unités de soins intensifs

C’est l’un des enjeux de cette campagne de vaccination. Au 11 octobre, 1492 personnes infectées par le coronavirus étaient hospitalisées en soins intensifs dans tout le pays. A titre de comparaison, la capacité d’accueil en réanimation en temps normal sur toute l’Ile-de-France est de 1 120 lits. Bien qu’il puisse y avoir cet hiver un « Co-circulation du virus de la grippe et du virus Sars-CoV-2 » selon les autorités sanitaires, ils veulent éviter un afflux de patients atteints d’une forme sévère de grippe car le système de santé est déjà proche de la saturation.

«Au cours de la saison 2019-2020, (…) les trois quarts des personnes admises en réanimation pour grippe sévère étaient éligibles à la vaccination car elles présentaient l’un des facteurs de risque (…). Cependant, parmi ceux-ci, moins d’un tiers avait été vacciné « , soulignent-ils.

Une campagne en plusieurs phases

Compte tenu du contexte, le ministère, qui anticipe « augmentation de la demande de vaccins cette année », engager « les personnes ne présentant pas de risque particulier, qui souhaiteraient se faire vacciner, de reporter leur vaccination à début décembre ».

En prévision de cette demande accrue, il vise néanmoins « 30% de doses supplémentaires de vaccins disponibles, contre 12 millions de doses consommées lors de la précédente campagne 2019-2020, via un approvisionnement continu des laboratoires pharmaceutiques », rappelle le communiqué de presse.

Le vaccin contre la grippe ne protège pas contre le coronavirus

Rien ne suggère qu’un vaccin antigrippal pourrait être efficace contre Covid-19. L’OMS a souligné lundi 12 octobre qu’aucun vaccin contre Covid-19 n’a été approuvé dans le monde, bien que plusieurs sociétés pharmaceutiques aient lancé des essais cliniques.

« Il y a une quarantaine de candidats vaccins actuellement en essais cliniques, et dix d’entre eux sont en phase III, c’est-à-dire en phase finale, ce qui nous permettra de connaître à la fois leur efficacité et leur innocuité »La scientifique en chef de l’OMS, Soumya Swaminathan, a déclaré lors d’une conférence de presse.

Ce dernier a estimé que certains groupes pharmaceutiques pourraient avoir « assez de données » à soumettre aux régulateurs « au plus tôt à partir de décembre ». Il est donc attendu « qu’un certain nombre d’essais commenceront à fournir des données au début de 2021 ». Il faudra donc encore être patient avant de trouver un vaccin contre la crise sanitaire.

Delphine Perrault

"Solutionneur de problèmes extrêmes. Chercheur avide de bacon. Écrivain maléfique. Geek du Web. Défenseur des zombies depuis toujours."

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
Fermer
Fermer