aucun traitement testé par l’OMS ne fonctionne
L’Organisation mondiale de la santé a rendu son verdict et ce n’est pas très encourageant. Selon les résultats de ses essais Solidarité, aucun des quatre médicaments étudiés contre le COVID-19 ne parvient à réduire la mortalité.
COVID-19 n’a certainement pas eu son dernier mot. Des biologistes et des médecins mandatés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) annoncent aujourd’hui l’échec du premier Essais de solidarité. Celles-ci ont été menées dans l’urgence de la pandémie dans l’espoir de trouver un traitement efficace contre le coronavirus SRAS-CoV-2 parmi les médicaments existants. Selon conclusions chercheurs (toujours en prépublication), ni hydroxychloroquine, ni Remdesivir, ni Lopinavir (associé au Ritonavir), ni Interféron-β1a, ni même l’association de ces deux derniers « Réduit définitivement la mortalité, le besoin d’assistance respiratoire ou la durée d’hospitalisation » des patients atteints de COVID-19 traités avec l’un de ces médicaments antiviraux.
Tristes conclusions
Les essais Solidarité ont été réalisés, à l’aide d’un système de randomisation (sélection aléatoire et suivi anonymisé), sur 11266 adultes pris en charge par 405 hôpitaux dans 30 pays à travers le monde. 4 088 d’entre eux n’ont reçu aucun des médicaments mentionnés pour constituer un groupe témoin, nécessaire pour comparer et enregistrer l’efficacité. Dans tout, 1253 décès ont été enregistrés lors de ces tests, conduisant à un taux de mortalité (sur 28 jours d’observation) de 12% en moyenne – contre 39% pour les patients nécessitant une assistance respiratoire. Aucun traitement n’a entraîné de réduction de cette moyenne par rapport au groupe témoin. Pour rappel, lehydroxychloroquine est généralement utilisé pour traiter le paludisme et a fait l’objet de nombreuses controverses ces derniers mois. Remdesivir a été initialement développé par le laboratoire de Gilead pour lutter contre le virus Ebola. Le duo Lopinavir / Ritonavir est administré à certains patients séropositifs (virus de l’immunodéficience humaine), tandis que l’interféron-β1a est un traitement de la sclérose en plaques. Selon les chercheurs à l’origine des essais de Solidarité, « L’inefficacité de ces traitements (contre le COVID-19) suffit à réfuter les premiers espoirs, exprimés par des études antérieures plus petites, de pouvoir réduire la mortalité ou la durée d’hospitalisation des patients. »
L’espoir demeure, même au milieu de la deuxième vague
Au matin du samedi 17 octobre, premier jour du couvre-feu mis en place en France, plus de 32 000 nouveaux cas de contamination au COVID-19 se sont ajoutés à la longue liste de patients. Un nouveau triste record, selon Le parisien, sans compter les 90 victimes supplémentaires. Alors que la deuxième vague pandémique frappe fort en Europe, le déploiement d’un vaccin n’aura pas lieu avant quelques mois. L’OMS indique cependant qu’elle n’a pas perdu tout espoir. Les essais Solidarité continuent de suivre 2 000 patients par mois. Cependant, à partir de maintenant, les traitements étudiés se concentreront davantage sur d’autres traitements. immunomodulateurs (qui agissent sur le système immunitaire) ou anticorps monoclonaux anti-SARS-CoV-2. D’autres essais comme Recovery au Royaume-Uni (à ne pas confondre avec les essais Discovery de l’Inserm, en France) ont abouti à des conclusions positives concernant d’autres médicaments tels que dexaméthasone ou un molécule secrète de l’Institut Pasteur de Lille.