Au Canada, ouverture du procès pour viol de l’ancien producteur québécois Gilbert Rozon
Le procès pour viol et attentat à la pudeur de l’ex-producteur québécois Gilbert Rozon, chef déchu du groupe Juste pour rire et ancien juré de l’émission « La France un incroyable talent », s’est ouvert le mardi 13 octobre à Montréal. L’audience, qui se déroule devant un juge seul, sans jury, a été initialement reportée en raison de l’épidémie de Covid-19.
Gilbert Rozon, 65 ans, a été mis en examen en décembre 2018 pour des actes qui auraient eu lieu en 1980 et impliquant une victime, dont l’identité n’a pas été révélée. Le directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP, l’équivalent des poursuites) du Québec n’avait pas porté d’accusation pour treize autres dossiers de victimes.
La victime présumée, alors âgée de 20 ans, travaillait dans une station de radio au moment du crime présumé. Elle et Gilbert Rozon se connaissaient.
Selon elle, les faits se sont produits après une nuit dans une boîte de nuit où Gilbert Rozon l’avait invitée. Avant de la ramener chez ses parents, elle nous assure qu’il a prétendu avoir à récupérer des documents chez sa secrétaire, où les faits auraient eu lieu. « Il s’est jeté sur moi », la plaignante a témoigné mardi, expliquant que l’accusé avait tenté de l’embrasser avant de la violer quelques heures plus tard.
Action collective rejetée
Gilbert Rozon, qui nie tous les faits, a plaidé non coupable. Le fondateur du groupe Juste pour rire a été accusé d’agression sexuelle en octobre 2017, ce qui a conduit à sa démission.
«Nous attendons ce moment depuis très longtemps et je ne vous cacherai pas que nous sommes un peu inquiets de l’issue de ce procès, mais en même temps c’est ce que nous voulions, nous devons il est traduit en justice »La comédienne québécoise Patricia Tulasne, porte-parole de Courageuses, un collectif qui rassemble des femmes présumées victimes de l’ancien producteur, a déclaré à la presse. Selon eux, Gilbert Rozon aurait fait « Au moins vingt victimes sur une période de trente-quatre ans, de 1982 à 2016 », qu’il réfute fermement.
Lancé dans le sillage du mouvement #metoo, le collectif Les Courageuses a intenté une action collective pour demander un jugement contre Gilbert Rozon pour dommages et intérêts. Mais cette action a été rejetée par la Cour d’appel du Québec en janvier.
Il y a trois ans, l’impact de cette affaire, à la suite du scandale Harvey Weinstein aux États-Unis, avait conduit les chaînes de télévision françaises M6 et C8 à déprogrammer les programmes auxquels Gilbert Rozon était associé.