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Après une série de tremblements de terre, «arrêt définitif» du projet de centrale géothermique à Strasbourg

Cette photo d'archive prise le 13 novembre 2019 montre un puits géothermique sur le site de l'ancienne raffinerie de pétrole de Reichstett, dans l'est de la France.

Ce devait être l’un des projets géothermiques emblématiques en France, mais la centrale construite au nord de Strasbourg ne verra pas le jour, condamnée lundi 7 décembre par un arrêté préfectoral après une série de tremblements de terre qui ont provoqué des troubles dans la métropole alsacienne. « Ce projet, situé dans une zone urbanisée, n’offre plus les garanties essentielles de sécurité et doit donc être arrêté », a ainsi plaidé la préfecture du Bas-Rhin.

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Par cette décision, les autorités locales visent à « Evitez autant que possible tout nouveau mouvement sismique », tandis que plusieurs tremblements de terre « Induit », c’est-à-dire liées à l’activité humaine, ont été enregistrées depuis fin octobre dans le périmètre de la centrale géothermique développée par la société Fonroche dans les communes de Reichstett et Vendenheim, au nord de la métropole strasbourgeoise.

«Ma principale préoccupation est la protection des populations, qui prime évidemment sur tout le reste, le préfet du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, a déclaré à l’Agence France-Presse. D’après mes services, ce qui s’est passé vendredi est absolument extraordinaire et d’une intensité anormale. « 

« Nous ne pouvons que nous réjouir de la décision de l’Etat », a réagi Georges Schuler, le maire de Reichstett. « La géothermie peut être une source d’énergie intéressante, mais en métropole, où la densité de population est très élevée, il faut éviter ce genre de projets ».

Les élus s’interrogent cependant sur l’avenir du site, où une usine de production d’électricité a été construite et où deux forages ont été forés jusqu’à cinq kilomètres de profondeur. Le projet, présenté comme une première française pour la géothermie haute température, devait à terme alimenter 15 000 à 20 000 foyers en électricité et 26 000 en chaleur directe. Fonroche, qui a investi près de 100 millions d’euros dans ce projet, a de nouveau annoncé en novembre son souhait de pouvoir démarrer l’usine à partir de 2021.

« Il y a toujours des solutions »

Le préfet a également commandé un « Enquête administrative », confiée à la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal), afin de déterminer les causes exactes des tremblements de terre enregistrés la semaine dernière.

Un comité d’experts sera également mis en place pour conseiller la préfecture dans le « Prise de décision concernant la géothermie » à l’avenir, tandis que d’autres projets sont à l’étude dans l’agglomération.

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Vendredi matin, trois tremblements de terre ont frappé la métropole strasbourgeoise. Deux ont été enregistrés à 6h59, de magnitude 3,5 et 2,6. Un autre a été enregistré à 11h10, magnitude 2,8. Des dégâts matériels ont été signalés par les communes de Reichstett, Vendenheim et La Wantzenau. De nombreux élus locaux, dont le président de la métropole de Strasbourg, Pia Imbs, ont alors exigé une « Dernier arrêt » du projet.

Mais le groupe Fonroche avait exprimé son intention de poursuivre ses travaux. «Il y a toujours des solutions. Cependant, cela peut prendre beaucoup de temps », explique Jean-Philippe Soulé, directeur général de Fonroche Géothermie. Cependant, il a annoncé l’arrêt total de l’activité, afin de déterminer les circonstances de ces tremblements de terre.

Le monde avec l’AFP

Astor Abel

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