Les États-Unis ne peuvent plus être « le seul médiateur entre Israël et la Palestine », déclare le Premier ministre palestinien
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Dans une interview exclusive avec France 24, le Premier ministre palestinien Muhammad Shtayyeh a salué la décision de la CPI autorisant une enquête sur d’éventuels crimes de guerre commis par Israël et les factions palestiniennes. Le procureur a exhorté la cour à ouvrir rapidement une enquête officielle, soulignant que ce serait une étape importante vers la reconnaissance internationale de la Palestine en tant qu’État.
S’adressant à France 24, quelques jours à peine après que la Cour pénale internationale (CPI) basée à La Haye a statué qu’elle avait compétence dans les territoires palestiniens, ouvrant la voie à des enquêtes pénales sur d’éventuels crimes de guerre ou atrocités commis par les deux parties, Shtayyeh a souligné qu’Israël agresseur principal.
Il a également exprimé sa confiance, après ses premiers contacts avec l’administration Biden, que les États-Unis rouvriraient prochainement le bureau diplomatique palestinien à Washington ainsi que le consulat américain à Jérusalem-Est et reprendraient leur assistance aux Palestiniens.
Mais Shtayyeh a reconnu que la nouvelle administration américaine n’annulerait probablement pas la décision de l’administration Trump de déplacer l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem. C’est pourquoi, comme l’a affirmé Shtayyeh, les États-Unis seuls ne pouvaient pas négocier un véritable processus de paix et qu’une participation internationale plus large était nécessaire pour parvenir à la solution à deux États. Il a indiqué qu’un tel effort devrait inclure des acteurs régionaux tels que la Jordanie et l’Égypte, ainsi que l’Europe, la Russie et la Chine.
Il a regretté les récentes décisions prises par plusieurs pays arabes de normaliser les relations diplomatiques avec Israël, soulignant qu’elles n’apportaient «rien» aux Palestiniens, et a exhorté les puissances arabes à unir à nouveau les rangs derrière la cause palestinienne.
Enfin, Shtayyeh a exprimé sa confiance dans le fait que des élections législatives et présidentielles palestiniennes auront effectivement lieu dans les mois à venir, ajoutant qu’il pensait que ces élections ouvriraient la voie à une véritable réconciliation entre les deux principaux rivaux palestiniens, le Fatah et le Hamas.