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devrions-nous nous préoccuper des mutations virales?

Une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux ces derniers jours affirme qu’en raison de mutations dans le nouveau coronavirus, « le vaccin ne peut pas fonctionner ».

Vaccins non compromis

Heureusement, ce n’est pas vrai: le Sars-CoV-2, comme tout virus à ARN, est constamment muté. A ce jour, les variations observées n’ont pas de conséquences notables sur son comportement. Ni sur l’efficacité d’un vaccin.

Quand on parle des mutations d’un virus, toute la question est de savoir quelles conséquences elles pourraient avoir. Sont-ils suffisamment importants pour modifier considérablement le comportement du virus? font-ils devenir plus ou moins virulent? Plus ou moins contagieux? Plus ou moins contagieux? Plus ou moins meurtrier?

À ce jour, rien ne va dans un sens ou dans l’autre, les scientifiques en conviennent. Il est même considéré comme extrêmement rare que de telles mutations modifient substantiellement l’infectivité ou la létalité de tout virus.

Déjà des dizaines de milliers de mutations

Et – pour le moment – cela semble également être vrai pour le coronavirus Sars-Cov2: « Tous les virologues nous disent que les mutations sont trop faibles pour que l’une d’entre elles soit considérée comme ayant un effet réel sur le virus », résume par exemple le 30 septembre Yves Van Laethem, spécialiste des maladies infectieuses et porte-parole interfédéral de la lutte contre le covid-19 en Belgique.

Des dizaines de milliers de mutations ont été observées, « sans qu’aucune conséquence sur l’épidémie n’ait été démontrée », a également noté l’Inserm en octobre.

Ces variations pourraient-elles cependant empêcher un vaccin d’être efficace?

Pour le moment, c’est non: les variations observées ne semblent pas se traduire par une modification significative du virus.

À l’heure actuelle, rien n’indique que ces mutations pourraient avoir un impact sur la capacité des vaccins à reconnaître et à se protéger contre ces (variantes de) virus.

Marie-Paule Kieny, virologue, sur France Info

« Cela ne veut pas dire que cela n’arrivera pas, nous pouvons arriver à un moment où les mutations sont trop importantes et il faudra arranger, modifier la ‘formule’ du vaccin comme nous le faisons chaque année ou presque chaque année pour le grippe », a-t-elle poursuivi.

Une seule mutation sur la protéine Spike

La plupart des vaccins covid jouent sur la protéine «Spike», qu’ils «présentent» à notre système immunitaire pour le faire réagir.

Et pourtant, même s’il devait muter, « nos anticorps pourront toujours reconnaître le reste », explique Étienne Simon-Lorière, de l’Institut Pasteur, au Figaro.

Une vaccination généralisée pourrait favoriser l’émergence d’un virus capable de contourner cette immunité … mais même alors, les chercheurs sont optimistes quant à «l’adaptation» du vaccin. ils le font presque chaque année avec le vaccin contre la grippe.

Jusqu’à présent, sur plus de 20 000 mutations dans le génome Sars-CoV-2, une seule (la mutation D614G, qui affecte également la protéine Spike) semble avoir eu un effet: elle augmenterait légèrement la transmissibilité du virus. Cette mutation est désormais prédominante dans les contaminations.

Au-delà de cet effet, l’augmentation de la contamination enregistrée en Grande-Bretagne ces dernières semaines est aussi, sans doute, liée au déconfinement qui a commencé … le 4 décembre. En pleine explosion de la deuxième vague, juste avant l’hiver.

Delphine Perrault

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